A Dakar, des congressistes réfléchissent sur la sécurité routière en Afrique

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(APA)- Sur le continent africain, le taux de mortalité causé par les accidents de la route est de 26,6 décès pour 100.000 habitants, soit trois fois plus que dans les pays développés.

Le Sénégal a enregistré une soixantaine de décès sur ses routes en janvier dernier. Ces accidents survenus au centre et au nord du pays ont ému au-delà des frontières sénégalaises. Deux mois après ces événements tragiques, le ministère sénégalais des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement a convié « 23 pays », des pays africains francophones principalement, au premier Congrès régional sur les données de la mortalité routière, ouvert mercredi 1er mars à Dakar.

Organisée par le biais de l’Agence nationale de sécurité routière (Anaser) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), cette rencontre vise à partager les meilleures pratiques de systèmes d’informations sur les accidents de la circulation routière en Afrique. L’OMS note déjà que le taux de mortalité dû aux accidents routiers est de 26,6 décès pour 100.000 habitants sur le continent, soit trois fois plus que dans les pays développés.

« Cette réunion ne sera pas une de plus et ne sera pas sans résultats concrets », a assuré Aubin Jules Marcel Sagna, secrétaire général du ministère sénégalais des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, mettant l’accent sur la deuxième décennie d’actions mondiale déclarée par les Nations Unies et dont l’objectif est de réduire les décès et blessés graves sur la route de 50% durant la période 2021-2030.

« Pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD), il faut s’assurer de disposer de données complètes. Mais l’analyse montre que la plupart des accidents de la route ne sont pas enregistrés », a souligné le représentant du chef du bureau régional de l’OMS à Dakar, invitant les congressistes à « se sentir interpellés » par les multiples accidents de la route à l’image de ce « père de famille qui sort de chez lui, promettant à ses enfants de revenir, mais qui ne rentrera jamais ».

Responsable du programme de politique de transport pour l’Afrique à la Banque mondiale, une institution qui « s’investit » beaucoup sur la sécurité routière, le Sénégalais Ibou Diouf a souligné que « si nous avions réussi la première décennie, nous n’aurions pas besoin d’une deuxième » parce que le nombre d’accidents de la route « a empiré » avec « douze décès par jours » enregistrés sur le continent.

« Il faut des actions immédiates. Beaucoup d’efforts ont été faits pour l’harmonisation des données routières. Il manque une opérationnalisation de ces résultats au niveau des Etats » alors que « nous avons besoin de ces données pour définir des politiques et stratégies » de lutte contre l’insécurité routière, a fait remarquer l’expert. M. Diouf recommande notamment aux autorités de « trouver les moyens pour sécuriser l’environnement routier » et diversifier les « partenariats » en intégrant par exemple dans les « curricula » de l’éducation des modules sur la sécurité routière.

Jusqu’à vendredi prochain, les congressistes réunis à Dakar vont réfléchir spécifiquement sur le plan d’actions arrêté d’ici 2030 pour lutter contre les décès et les traumatismes dus aux accidents de la route dans certains pays francophones. Ils feront le point également sur les progrès réalisés au cours de la dernière décennie d’action avant d’identifier les opportunités et défis, en accordant une place de choix au renforcement des synergies régionales avec des entités telles que l’Observatoire africain de la sécurité routière.

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