La pire crise sanitaire mondiale a touché de plein fouet les économies notamment les plus vulnérables comme l’économie sénégalaise. Principalement impactés, les femmes en premier, à travers leurs initiatives entrepreneuriales. C’est fort de ce constat alarmant que la commission Genre et entreprenariat féminin de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar a initié hier, jeudi, une rencontre d’informations et d’échanges relativement au dispositif d’appui financier mis en place par l’Etat du Sénégal, à travers ses instruments à savoir le Fongip et la Banque agricole.
Le président de la Cciad, Abdoulaye Sow, dans son mot d’ouverture de cette journée de réflexion a soutenu que les femmes constituaient le levier des micro-entreprises et du secteur informel, base de notre tissu économique avec une forte représentation dans les sous-secteurs du commerce et de la transformation des produits agricoles. Dès lors, pour réussir notre relance post Covid et retrouver rapidement et de manière durable notre chemin de croissance, il faut que « l’entreprenariat féminin puisse bénéficier d’une discrimination positive en termes d’appui et de conseil », a-t-il soutenu En effet, dira-t-il : « Notre économie a été fortement secouée par la pandémie de la Covid-19. Les entreprises ainsi que les populations ont fait preuve d’une résilience certaine, accompagnées par les pouvoirs publics ».
Toutefois, les besoins de financement de la relance économique se font sentir face à la diminution des ressources internes. Sous ce rapport : « Les femmes entrepreneures que vous êtes sont au cœur de cette nouvelle problématique », a fait valoir le président Sow. Thérèse Faye Diouf, administratrice du Fongip, a rappelé pour sa part que « les femmes représentent près de 52% de la population Sénégalaise. Et le chef de l’Etat l’a bien compris et traduit dans le référentiel économique et social du Sénégal à l’horizon 2035. Donc, c’est dire que le Sénégal ne saurait se développer sans mettre en avant « l’action économique et sociale portée majoritairement par les femmes ». La présidente de la commission genre et entreprenariat Féminin, à la Cciad Mme Khady Fall Tall de conforter l’importance de soutenir davantage les femmes qui sont laissées en rade, faute d’instruction ou du faible niveau mais également d’absence d’informations. Mme Tall dira : « L’Etat a mis en place des instruments d’encadrement et d’appui financier mais les femmes ignorent tout cela, voilà pourquoi nous les avions conviées à cette rencontre pour un partage d’information » Elle ajoutera : « Sur presque 100 demandes, seules deux à trois demandes viennent des femmes. Et c’est ce que nous voulons rehausser ».
JEAN PIERRE MALOU