Abdourahmane Sarr, ministre de l’économie, du plan et de la coopération : « Le Sénégal a engagé une transformation systémique fondée sur la souveraineté économique »

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Le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, a accordé une interview exclusive à Radio France International (RFI) dans laquelle il dévoile la vision économique du gouvernement de Bassirou Diomaye Faye. Objectif : refonder l’économie sénégalaise sur la souveraineté, la transparence et la production nationale.

 Depuis sa nomination en 2024, Abdourahmane Sarr incarne la volonté du Sénégal d’amorcer une rupture profonde avec les modèles économiques du passé. Ancien économiste au FMI, il plaide pour une politique articulée autour de la rigueur budgétaire, de la souveraineté économique et de l’inclusion sociale. « Il existe aujourd’hui un consensus national pour une transformation systémique », affirme-t-il, soulignant que le pays entre dans une phase décisive de refondation. Cette stratégie repose sur trois leviers : assainir les finances publiques, renforcer le secteur productif national et consolider la gouvernance publique. L’ambition est claire : bâtir une économie résiliente, capable de financer sa croissance par ses propres moyens, loin d’une dépendance excessive à la dette extérieure. Face aux polémiques sur les « dettes cachées » héritées du passé, le ministre met en avant un assainissement strict des comptes publics. « Nous voulons garantir la sincérité budgétaire et la transparence dans la gestion de l’État », souligne-t-il. L’élargissement de l’assiette fiscale et la priorisation des investissements à fort impact économique visent à dégager de nouvelles marges pour financer les infrastructures et les programmes sociaux.

 

Attirer les investisseurs, renforcer la production

Le Sénégal souhaite redevenir une destination attractive pour les capitaux privés tout en imposant une gouvernance exemplaire. « Les contrats seront respectés, mais dans le respect de l’équité et de la transparence », insiste Sarr.

Parallèlement, le gouvernement œuvre à stabiliser les prix et maîtriser l’inflation, conditions essentielles pour préserver le pouvoir d’achat et stimuler la compétitivité des entreprises locales. La politique économique du Sénégal veut aussi s’appuyer sur un développement équilibré des territoires. « Le développement ne doit plus être concentré à Dakar », rappelle le ministre, qui prône une meilleure répartition des investissements publics. La diaspora sénégalaise est appelée à jouer un rôle clé, notamment dans le financement de projets productifs à fort rendement social et économique.

 

Réformes monétaires et diplomatie économique

Sur le plan international, Abdourahmane Sarr prône des relations fondées sur la réciprocité et la transparence. « Avec la France, nous voulons un partenariat clair et équilibré », précise-t-il. Le ministre milite également pour une coopération renforcée au sein de la CEDEAO et de l’AES, et confirme la volonté du gouvernement de poursuivre la réforme du franc CFA, dans une perspective de souveraineté monétaire maîtrisée. Pour Abdourahmane Sarr, la transformation en cours dépasse les ajustements techniques : « Le Sénégal entre dans une ère nouvelle. Notre ambition est de bâtir une économie souveraine, équitable et résiliente, au service du citoyen. » Sous l’impulsion du président Bassirou Diomaye Faye et du Premier ministre Ousmane Sonko, le pays s’engage ainsi sur la voie d’un modèle économique indépendant, fondé sur la transparence, la production et la souveraineté.

JEAN PIERRE MALOU 

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