Benoît Duteurtre, écrivain et critique musical, est mort
OG
L’essayiste et romancier, auteur d’une quarantaine d’ouvrages, est mort le 16 juillet des suites d’une crise cardiaque, survenue dans sa maison des Vosges, à l’âge de 64 ans.
L’écrivain et journaliste Benoît Duteurtre est mort, mardi 16 juillet, des suites d’une crise cardiaque, survenue dans sa maison des Vosges à l’âge de 64 ans, a annoncé mercredi son entourage à l’Agence France-Presse (AFP). Arrière-petit-fils du président René Coty, qui « résonnait en lui de façon quasi quotidienne », il « était un passionné de littérature et de musique, toujours dans la bienveillance », selon son frère cadet, Jean-Baptiste Duteurtre, qui confie à l’AFP que « la famille est abasourdie par cette mort si brutale ».
Critique musical et journaliste, Benoît Duteurtre animait chaque semaine depuis vingt-cinq ans sur France Musique l’émission « Etonnez-moi Benoît ». La présidente de Radio France, Sibyle Veil, a salué sur X « un auteur de talent qui portait un regard empreint de nostalgie et d’humour sur le monde ».
« S’il avait écrit pour “Le Figaro littéraire” ou Le Monde de la musique, il était surtout l’un des plus vieux chroniqueurs de Marianne, présent dans nos pages dès l’origine », lui a rendu hommage mercredi l’hebdomadaire. Le présentateur Stéphane Bern, qui le retrouvait chaque année à Vienne pour le bal du Nouvel An, a évoqué un « merveilleux romancier et critique musical ».
Grand prix de littérature Henri Gal de l’Académie française
Benoît Duteurtre était en effet essayiste et romancier, auteur d’une quarantaine d’ouvrages, parmi lesquels Tout doit disparaître (1992), Drôle de temps (1997), Le Voyage en France (2001), récompensé du prix Médicis, Livre pour adultes (2016)ou encore Le Grand Rafraîchissement, paru au début de l’année.
Dans Dénoncez-vous les uns les autres, paru chez Fayard en 2022, il tirait à boulets rouges sur le « wokisme », « la société du principe de précaution » et la « cancel culture ». Cet ouvrage dystopique imaginait, par exemple, les amateurs de viande devant abattre eux-mêmes l’animal qu’ils mangent. Selon son frère, il travaillait par ailleurs sur un nouveau roman.
Il avait obtenu en 2017 le grand prix de littérature Henri Gal de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre et avait été fait commandeur des arts et des lettres en 2021. Pas de quoi lui ouvrir les portes de l’Académie française, qui l’avait recalé deux fois, en 2019 et en 2022. « Affecté » par ces échecs, il se demandait « s’il allait de nouveau postuler dans les années à venir », a confié son frère à l’AFP.