CHRONIQUE : Savoir lire, tout un monde de découverte Par Samba Niébé BA

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Savoir lire n’est pas seulement déchiffrer des lettres ou prononcer des mots. C’est ouvrir la porte d’un univers infini de découvertes, d’émotions et de libertés. Lire, c’est apprendre à voir autrement, à comprendre le monde, à y prendre place en conscience. Celui qui lit ne vit pas une seule vie, il en vit mille.

Derrière chaque mot se cache une idée, une expérience, un héritage humain transmis au fil du temps. Lire, c’est converser avec les morts et dialoguer avec les vivants, c’est écouter le murmure des civilisations. Dans les pages d’un roman, d’un poème, d’un article ou d’un essai, se trouvent des fragments d’âme, des visions du monde qui élargissent nos horizons.

Mais savoir lire, c’est aussi savoir interpréter. C’est aller au-delà du mot écrit pour en saisir la nuance, le ton, le non-dit. Lire exige une vigilance du regard et une ouverture de l’esprit. Il faut apprendre à lire entre les lignes, à reconnaître les intentions, à décoder les symboles et les implicites. Le lecteur attentif devient alors un explorateur, un enquêteur du sens.

Dans nos sociétés modernes, où l’image et l’instantané séduisent plus que la lenteur de la lecture, savoir lire devient un acte de résistance. C’est refuser la superficialité, c’est préférer la profondeur à la vitesse. Lire, c’est apprendre à penser par soi-même, à douter, à questionner, à rêver.

Et pourtant, combien oublient que la lecture est une conquête ? Qu’elle demande de la patience, de l’effort, parfois même de la solitude ? Lire, c’est aussi se mettre en danger, car tout bon livre nous transforme. Il remet en cause nos certitudes, éveille nos consciences, et nous pousse à regarder autrement ce que nous croyions connaître.

Savoir lire, c’est enfin savoir se lire soi-même. Les mots des autres deviennent alors un miroir de nos propres émotions. On lit un texte, mais le texte nous lit aussi. Il nous renvoie à nos fragilités, à nos rêves, à nos espoirs.

Dans une école, un atelier d’écriture ou une simple bibliothèque de quartier, apprendre à lire, c’est apprendre à vivre. C’est offrir à chacun la chance de découvrir le monde, mais aussi de se découvrir lui-même.

Alors, oui : savoir lire, c’est tout un monde de découverte — un monde que rien ne remplace, ni l’écran, ni le bruit, ni la vitesse. Lire, c’est donner du sens à la vie. Et dans un monde en perte de repères, la lecture demeure peut-être le dernier refuge du sens et de la liberté.

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