Cinquantenaire de la Cedeao : ces chantiers en attente

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La Communauté économique des Etats de l’Afrique l’Ouest (CEDEAO) s’apprête à célébrer son cinquantenaire à travers un Colloque prévu au mois de mai prochain. Cependant, malgré ses multiples réalisations, elle est encore attendue sur plusieurs chantiers tels que l’intensification du commerce intra-communautaire, sa promotion dans le milieu scolaire, son indépendance, entre autres. C’est ce qu’a fait savoir la responsable de programme au Centre de recherches et de développement des politiques en Gambie, Mariama Davies hier, mardi 25 février, à l’occasion du pré-colloque sur le cinquantenaire de la CEDEAO organisé par Afrikajom Center.

S’exprimant hier, mardi 25 février, lors du dernier jour de la conférence préparatoire au Colloque marquant le cinquantenaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la responsable de programme au Centre de recherches et de développement des politiques en Gambie, Mariama Davies, a souligné la nécessité pour l’organisation ouest-africaine d’accorder une importance au commerce intra-communautaire. « Nous ne faisons pas de commerce au sein des États de la CEDEAO. Si vous regardez les statistiques du commerce intra-communautaire dans l’espace CEDEAO, c’est 10 à 15, même pas 20 %, et c’est vraiment désolant parce que nous dépendons plus des échanges extérieurs », déplore Mariama Davies. Dans le cadre du développement économique, l’économiste gambienne a également évoqué l’avantage comparatif. « Quand les États membres de la CEDEAO seront capables d’exporter des produits finis au sein de l’espace, cela réduira le volume de nos échanges commerciaux que nous faisons avec l’extérieur et l’économie extérieure», a-t-elle fait savoir. En effet, le potentiel de l’Afrique se trouve aussi dans l’abondance de ses ressources naturelles. C’est pourquoi, selon Mariama Davies, la CEDEAO doit œuvrer à ce que chaque Etat membre puisse jouir de ce potentiel.

Autre défi à relever pour la CEDEAO, c’est le financement. « Que fait la CEDEAO pour être financièrement indépendante ? Je dis qu’au moins, nous ne pouvons pas être indépendants à 100%, mais au moins partiellement indépendants parce que si vous regardez le financement que nous recevons de sources externes, c’est un soutien et une solution à court terme. Mais dans le long terme, où cela nous mène-t-il ? Nous ne pouvons pas rembourser les dettes et les emprunts que nous contractons, ce qui met notre économie à rude épreuve », a-t-elle souligné.

Dans sa communication, la responsable de programme au Centre de recherches et de développement des politiques en Gambie a aussi demandé à la CEDEAO d’agir en ce qui concerne les technologies de l’information et de la communication qui jouent un rôle essentiel dans l’économie. « Si des pays comme le Nigeria sont bons dans ce domaine, ils peuvent exporter leur expertise vers les autres pays. Au lieu que la Gambie aille en Inde et en Chine et importe leur expertise, pourquoi pas au sein de la région afin que nous puissions favoriser davantage de commerce économique », a soutenu Mariama Davies.

Parmi les défis que doivent relever la CEDEAO, elle souligne l’importance d’ajouter aux programmes d’études dans les Etats membres ce que fait l’organisation ouest-africaine dans la région, son importance, sa signification et ses ambitions. « Et cela nous aidera, cela sera ancré en nous. Donc, nous savons que c’est ce que représente la CEDEAO », dira Mariama Davies. Elle n’a pas manqué de rappeler le besoin de renforcer l’engagement des jeunes et des femmes dans la région.

 

Par NDEYE AMINATA CISSE ET MARIAME DJIGO

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