
Après deux jours de conclave à Dakar, du 21 au 22 octobre dernier, dans le cadre de la mobilisation du leadership parlementaire en faveur du financement de systèmes de santé durables pour éradiquer le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme en Afrique francophone, les présidents-parlementaires de l’Afrique francophone ont adopté un Plan d’action régional. Il s’agit, pour les présidents des Commissions Santé du Benin, du Cameroun, du Gabon, de la Guinée, de la République Centre Africaine, de la République du Congo, et du Sénégal, représentant des parlementaires de la région francophone, de transformer les engagements mondiaux en leadership national.
Reconnaissant le fardeau persistant des maladies transmissibles et non transmissibles au sein des populations, ainsi que le caractère urgent du leadership national face au recul du financement extérieur, les parlementaires de l’Afrique francophone se sont s’engagé à transformer les engagements mondiaux en leadership national. Ainsi, dans le communiqué final, ils ont rappelé la Déclaration d’Abuja, les Déclarations des réunions de Haut niveau des Nations Unies, y compris celles sur la tuberculose, les maladies non transmissibles (MNT) et le VIH, l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA) ainsi que les résolutions de l’Assemblée mondiale de la Santé, dont la Déclaration sur la Santé pulmonaire intégrée, comme cadres directeurs pour la santé universelle et la responsabilité partagée.
«Nous nous engageons à inscrire ces engagements au cœur du travail parlementaire par des débats, des auditions et des résolutions afin que les objectifs mondiaux se reflètent dans la législation nationale, l’exercice du contrôle parlementaire et les priorités budgétaires. Nous renforcerons le suivi des progrès accomplis au regard de ces engagements au sein de nos commissions, maintiendrons l’engagement au-delà des cycles politiques et ferons en sorte que ces engagements soient visibles, mesurables et durables dans nos agendas nationaux et régionaux», relève le communiqué.
Pour ce qui est du renforcement de l’engagement parlementaire en première ligne pour des systèmes de sante durable en Afrique francophone, ces représentants du peuple africain francophone soulignent : «nous réaffirmons notre engagement à utiliser l’autorité de nos mandats et les pouvoirs de nos commissions pour faire avancer ces questions. Nous reconnaissons l’expertise de la société civile, du monde universitaire et des réseaux parlementaires internationaux, et nous nous engageons à partager les informations relatives aux auditions en commission, aux activités et à l’agenda parlementaire avec les parties prenantes concernées, pour soutenir le suivi et l’évaluation des engagements pris afin qu’aucune opportunité ne soit manquée pour porter ces enjeux. Nous nous engageons à mener une enquête parlementaire sur l’accès aux nouvelles innovations pour le VIH, le paludisme et la santé pulmonaire, en portant une attention particulière à la préparation à l’introduction du vaccin contre la tuberculose».
Les parlementaires se sont aussi engagés à assurer la durabilité, par le Fonds mondial et le cofinancement. Sur ce point, ils ont réaffirmé le rôle central du Fonds mondial dans la réponse régionale et reconnaissent que son succès dépend du cofinancement national et de l’utilisation transparente des ressources.
Concernant les lacunes en matière de diagnostic et intégrer l’innovation, les parlementaires sont d’accord pour soutenir l’intégration des outils diagnostiques recommandés par l’OMS dans les listes nationales de diagnostics essentiels, à revoir les cadres d’achat et de réglementation qui retardent l’accès à l’innovation, et à plaider pour des investissements accrus dans le renforcement intégré des laboratoires, ainsi que dans les plateformes et réseaux diagnostiques profitant à plusieurs maladies.
Dans la collaboration multisectorielle, ces acteurs estiment comprendre que la tuberculose, le VIH, le paludisme et les maladies non transmissibles comme le cancer du poumon, la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et l’asthme sont indissociables de défis sociaux et structurels plus larges que sont la pauvreté, l’insécurité alimentaire, les conditions de logement et de travail.
Denise ZAROUR MEDANG









