Co-président, avec le pm grec, du panel «sécurité de l’eau» à la cop27 : Macky Sall préconise «une approche concertée de la gestion de l’eau»

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Les dirigeants du monde, notamment plus de 100 chefs d’Etat de gouvernement réunis à la COP 27 de Sharm el-Sheikh, en Egypte, ouverte depuis le 6 novembre et ce jusqu’au 18 courant, sont en plein dans les échanges pour sauver  la planète. Du moins ce qu’il reste de la dégradation continue de l’environnement mondial, du fait de l’action de l’Homme. Dans le cadre du Sommet mondial des leaders de la COP 27 à Sharm El Sheikh, les 7 et 8 novembre 2022, le président de la République, Macky Sall, a co-présidé, avec le Premier ministre grec, le Panel sur la «Sécurité de l’Eau», à la demande du président Abdel Fattah Al Sissi, hôte de ce conclave.

«Il faut continuer à promouvoir la prophylaxie des tensions autour des ressources en eau pour éviter la multiplication des risques de conflits dans un avenir très proche ; d’autant plus que les ressources se raréfient et que les besoins augmentent.» Le président de la République, Macky Sall, président en exercice de l’Union Africaine (UA), alerte. Tirant la conclusion des débat du Panel sur la «Sécurité de l’Eau», qu’il a co-présidé avec le Premier ministre grec, sur invite du président Abdel Fattah Al Sissi dont le pays (Egypte) abrite la COP 27, Macky Sall milite pour une approche concertée de la gestion de l’eau.

«Au terme de notre panel, nous mesurons tous la complexité du sujet par son enjeu et ses différents aspects nationaux, internationaux, environnementaux, économiques et sociaux (…) Tout ce que nous avons entendu ici met en évidence la nécessité d’une approche concertée de la gestion de l’eau.» Ainsi propose-t-il, comme alternative à la pression sur la ressource, le dessalement de l’eau de mer. «Avec l’avancée de la technologie, le dessalement de l’eau de mer pourrait certainement contribuer à atténuer la pression sur les ressources hydriques».

Selon lui, «sur le plan de la règlementation, il y a encore beaucoup à faire malgré l’existence de plusieurs cadres de coopération autour des bassins hydrauliques. Plus de 270 fleuves et lacs transfrontaliers restent encore sans mécanisme de concertation. Mais il y a aussi des exemples réussis de gestion concertée des ressources hydriques. C’est le cas de l’Organisation pour la mise en valeur du Fleuve Sénégal (OMVS), créée en 1972 et qui regroupe la Guinée, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal ; et de l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Gambie, créée en 1978, qui réunit la Gambie, la Guinée, la Guinée Bissau et le Sénégal».

C’est pourquoi, «En tant que dépositaire privilégié des traités internationaux, l’Organisation des Nations Unies, à travers l’Assemblée générale, pourrait davantage encourager la multiplication des cadres de coopération et le partage d’expériences sur les meilleures en matière de gestion concertée de l’eau», conseille président Sall.

EAU, FACTEUR DE PAIX ET DE DEVELOPPEMENT, MAIS EGALEMENT SOURCE DE CONFLITS

Auparavant, dans son propos introductif, le président en exercice de l’UA a relevé que l’eau, facteur de paix et de développement, peut également être source de conflits.  «Une expression courante suffit pour camper l’enjeu de ce panel : l’eau, c’est la vie. La sécurité de l’eau c’est donc la sécurité de la vie.  Mais notre relation avec cet élément vital de la nature n’est pas aussi simple. L’eau source de vie peut aussi être une menace à la vie, quand elle est impropre à la consommation, quand il y’en a trop, ou quand il y en peu. Facteur de paix, de coopération et de développement, l’eau peut aussi être source de tensions et de conflits.»  

Macky Sall de souligner que l’eau est devenu un enjeu de sécurité collective.  «S’y ajoutent que les infrastructures hydrauliques peuvent être exposées à des accidents ou des actes de malveillance susceptibles d’attenter de diverses manières à la sécurité de l’eau.  D’autre part, l’urbanisation, les mutations démographiques rapides, le gaspillage de la ressource par des usages non durables, concourent à sa raréfaction. Tout cela fait que l’eau est devenue un enjeu de sécurité collective au plan environnemental, industriel, alimentaire, énergétique.»

D’ailleurs, a-t-il rappelé, c’est pour alerter la communauté internationale sur «cette nouvelle urgence mondiale» que le Sénégal avait porté le débat au Conseil de Sécurité lors de sa présidence mensuelle, en avril 2016, sous le thème «Eau, paix et sécurité». «C’est dans le même esprit que nous avons accueilli en mars dernier à Dakar le 9e Forum mondial de l’eau. Il est heureux que la COP 27 ait consacré un Panel à la Sécurité de l’eau pour garder la dynamique nécessaire à la prise de conscience universelle autour de cette problématique majeure pour l’homme, pour la nature et pour la paix et la sécurité internationales».

A l’en croire, «c’est ce qui avait amené feu Kofi Annan, ancien secrétaire général des Nations Unies, à dire que je cite : «La compétition effrénée autour de l’accès à l’eau potable pourrait bien être source de conflits et de guerres à l’avenir (…) mais elle peut devenir un catalyseur de coopération». C’est l’esprit de ce panel : prendre conscience des enjeux et coopérer autour de l’eau pour la paix», a déclaré le président de l’UA dont les 55 Etats membres subissent de plein fouet l’impact des changements climatiques alors que l’Afrique n’est responsable que de 4% des émissions de gaz à effet de serre à l’origine du dérèglement climatique.

I.DIALLO

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