Dak’Art 2022 : la légende Soly Cissé exposée à la galerie nationale

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(APS) – Le Commissaire de l’exposition ’’Carte blanche’’ de la Biennale de l’art contemporain (Dak’Art 2022), Massamba Mbaye, a largement commenté, samedi, les toiles du peintre sénégalais Soly Cissé, qui racontent au-delà de l’histoire personnelle de son auteur, celle des hommes au Sénégal.
‘’Sa dimension fondamentalement humaine est avérée et est racontée à travers son histoire personnelle et les histoires des hommes. Sa thématique est profondément humaine, universelle et universaliste’’, a-t-il dit lors du vernissage, samedi.
L’exposition intitulée ‘’La légende’’ répond à un double aspect racontant l’histoire intime de l’artiste au sein de sa famille, son rapport avec les jeunes dont il constitue une souce d’inspiration et celles des hommes, selon Massamba Mbaye.
M. Mbaye, critique d’art estime que l’artiste tient à ce que ‘’nos affections et les énergies négatives que l’on dégage, qu’on puisse faire en sorte qu’elles deviennent des énergies positives et concordances’’.
‘’La thématique de son travail nous demande d’être mieux ce que nous sommes. Il est dans une logique de dépassement de notre condition qui est Sénégalais, Africaine et mondiale. C’est cela qui fait que son travail entre dans le légendaire’’, a précisé Massamba Mbaye.
L’exposition montre 44 tableaux tous en peinture acrylique ou à l’huile pastel et parfois avec du papier mâché, un travail de la matière qui avec ses personnages mi- humains, mi-animaux baignent dans un tourbillon de couleurs avec toujours un brin de lumière.
’’L’artiste visuel met en situation des humains en les transmutant chez l’animal, a estimé le commissaire.
Il a insisté sur ces toiles qui content des histoires d’animaux et d’êtres hybrides, polymorphes, selon lui, ‘’une manière de nous renvoyer notre propre vécu et notre propre rapport à l’autre’’.
Outres les hommes illustrés dans des tableaux comme ‘’Corps sur corps’’, ‘’Les sacrifices’’, la nature est aussi présente sur les toiles de Soly Cissé.
L’artiste pluridisciplinaire (sculpteur, photographe, vidéaste et scénographe), âgé de 53 ans, a débuté dans l’art, il y a une vingtaine d’années.

Il voit aujourd’hui sa carrière ‘’fulgurante’’ s’imposer progressivement sur la scène internationale par son travail. Il est l’un des artistes, les plus cotés du Sénégal.

Selon le commissaire Mbaye, Cissé a très tôt baigné dans l’art, préférant son pinceau à la blouse blanche que lui prédisait son père cardiologue.
‘’Il n’était pas destiné à faire des arts visuels, son père voulait peut-être qu’il soit docteur comme lui. Il a refusé parce qu’il se sentait mieux dans l’expression picturale’’, fait savoir le critique-journaliste.
Cette position ‘’remarquable assumée dans son cercle familial mérite d’être racontée’’, selon Mbaye.
Soly Cissé agrège aussi d’autres jeunes qui s’inspirent de lui, car ayant les mêmes attitudes à l’art, au travail et à la vision pour le continent africain et le monde.
L’artiste ‘’très engagé’’ estime que ‘’sa peinture est une lutte’’. Il a pris position pour ce que l’on appelle le +Urban art’’, l’art urbain ce qui prouve sa filiation avec les artistes de la rue.
Soly Cissé s’est aussi inspiré des grands maîtres de la peinture comme le Néerlandais Vincent van Gogh avec ses paysages. ‘’Mais, souligne le commissaire, il a su même les dépasser largement par la couleur, le traitement de la lumière, les thématiques’’.

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