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Des armes nucléaires tactiques russes en Biélorussie? L’Otan «vigilante»

(Rfi.fr)- Le président russe Vladimir Poutine a affirmé samedi 15 mars que la Russie allait déployer des armes nucléaires tactiques en Biélorussie, et qu’il avait l’accord de Minsk. L’Ukraine demande une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU. Kiev souhaite que la Chine, la France, le Royaume-Uni et les États-Unis réagissent. L’Otan l’a fait, ce dimanche. L’Union européenne aussi. Mais Washington attend de voir.

« La rhétorique russe est dangereuse et irresponsable », déclare la porte-parole de l’Alliance atlantique, Oana Lungescu. « L’Otan est vigilante et nous suivons de près la situation », ajoute-t-elle.

Pour l’heure, « nous n’avons constaté aucun changement dans le dispositif nucléaire de la Russie qui nous amènerait à ajuster le nôtre », précise la porte-parole.

Le président russe explique avoir pris cette décision, car Londres va envoyer des munitions à uranium appauvri en Ukraine, rappelle notre correspondante à Bruxelles, Laxmi Lota. Mais aussi parce que les États-Unis « déploient depuis longtemps leurs armes nucléaires tactiques sur le territoire de leurs alliés ».

Mais pour l’Otan, cette comparaison est « totalement trompeuse ». « La Russie n’a cessé de violer ses engagements en matière de maîtrise des armements », explique la porte-parole de l’Alliance. « Elle a suspendu sa participation au nouveau traité de réduction des armes stratégiques », rappelle-t-elle.

Pour l’instant, aucun des pays cités par l’Ukraine pour répondre à l’annonce russe n’a réagi, sauf les États-Unis, mais pas forcément dans le sens qui était souhaité.

« Nous n’avons aucune indication qu’il ait tenu son engagement ou qu’aucune arme nucléaire n’ait été transférée », a affirmé ce dimanche John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, sur la chaîne CBS.

« En fait, nous n’avons aucune indication qu’il ait l’intention de recourir à des armes nucléaires en Ukraine », a-t-il ajouté, soulignant qu’à ce stade, rien n’amenait les États-Unis « à changer (leur) positionnement en matière de dissuasion stratégique ».

En revanche, le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, a averti que l’UE se tenait « prête » à adopter de nouvelles sanctions, si Minsk déployait des armes nucléaires russes sur son territoire.

Cela « constituerait une escalade irresponsable et une menace pour la sécurité européenne », considère-t-il. La Biélorussie « peut encore arrêter cela, c’est son choix », considère M. Borrell.

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