Développement de systèmes d’irrigation résilients et durables au Sahel : 300 000 hectares de terres aménagées sur un objectif d’1 million d’hectares

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Le Forum de Haut Niveau ‘’Dakar +10’’  2025 s’est ouvert hier, lundi 7  avril, au Centre international  de conférence Abdou Diouf de Diamniadio et ce, jusqu’au 11 avril, sous l’égide des gouvernements sahéliens, du Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), de la Banque mondiale et de la République du Sénégal. Ce forum a pour ambition de dresser le bilan des dix dernières années, de relever les défis émergents et de proposer de nouvelles approches pour le développement de systèmes d’irrigation résilients et durables.

En 2013, la Déclaration de Dakar sur l’irrigation visait à relever les défis de la gestion de l’eau et de la productivité agricole dans la région du Sahel. Elle  avait fixé un objectif ambitieux de développer un million d’hectares de terres irriguées dans le Sahel d’ici 2020. Cet objectif visant à renforcer la sécurité alimentaire, à réduire la dépendance à l’agriculture pluviale et à améliorer la résilience face au changement climatique n’a pas été atteint. La révélation a été faite par le ministre de l’Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage, Dr Mabouba Diagne, qui présidait hier, lundi 7 Avril, la cérémonie d’ouverture du Forum de haut niveau sur l’irrigation au Sahel, une décennie après la déclaration de Dakar. « Il y a 10 ans ici à Dakar, on s’était fixé comme objectif d’aménager un million d’hectares de terres irriguées. Aujourd’hui, la triste réalité, c’est que nous avons aménagé moins de 300 000 hectares. Certains disent 235 000 hectares. Donc peut-être, je ne dirais pas que c’est un échec, mais c’est une leçon très dure », a fait savoir le ministre. Dr Mabouba Diagne trouve que les objectifs de 2013 n’étaient pas bien élaborés. « Prenons l’exemple du Sénégal. Si on construisait 525 coopératives agricoles communautaires de  200 hectares, avec les aménagements les plus modernes, le budget de l’investissement tournant entre 10 et 14 millions de Fcfa, donc 525 multipliés par 200 hectares, multipliés par 10 millions, c’est 1050 milliards Fcfa. Ce qui est encore en dessous des 1070 milliards que nous importons. Cela nous amène à se  poser la question, est-ce que les objectifs fixés  en 2013 étaient les bons ?», s’interroge-t-il.  Pour lui,  le vrai baromètre pour mesurer cet échec, c’est la manne financière qui est injectée  sur l’importation des denrées alimentaires en Afrique. « L’Afrique d’une manière générale importe plus de 100 milliards de dollars pour se nourrir. Un pays comme le Sénégal importe 1070 milliards de F Cfa pour se nourrir. C’est ça le vrai baromètre. Nul ne doute de la volonté et du souhait des pays africains de pouvoir se nourrir ensemble. De plus en plus, cette notion de souveraineté alimentaire vient à la charge.  Je suis de l’avis que nous ne pouvons pas continuer à faire les choses comme on les faisait et espérer avoir des résultats différents », soutient-il.

Allant dans le même sens,  le Colonel Ousmane, Ministre de l’Agriculture et de l’élevage du Niger qui pense que les objectifs fixés en 2013 n’étaient pas bien définis,  invite les pays africains à repenser leur façon de faire. « Nos pays sont à 80%  des ruraux. On a une agriculture familiale qui traine. Or pour arrêter les importations, il faut de grands chantiers, de grandes fermes et de grands opérateurs qui pourront produire  ce que leur pays a besoin. L’emploi se trouve dans le domaine agricole. Notre souveraineté aussi se trouve dans l’agriculture. Donc il faudra investir là-bas  pour regarder, repenser  er nous réorganiser », lance-t-il.

NDEYE AMINATA CISSE

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