Embouteillages après la rentrée aux parcelles assainies : apprenants et professionnels mis à rude épreuve

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La saison des pluies rime toujours avec des ennuis pour les usagers des moyens de transports en commun à Dakar. Inondations, détérioration des routes, excavations, embouteillages monstres et surcharge des bus de transports en commun font le quotidien des populations. Ce phénomène s’est amplifié avec la récente ouverture des classes et amphithéâtres. Un tour aux Parcelles Assainies de Dakar, a permis d’avoir le cœur net sur ce triste état de fait.

Dans la capitale sénégalaise, l’hivernage est un véritable casse-tête pour les usagers des transports en commun. Outre les inondations et la détérioration de routes qui s’y rattache, les innombrables travaux d’infrastructures routières empêchent la fluidité de la circulation et provoquent des embouteillages monstres. Cette grande perte de temps n’est pas sans conséquence sur les activités économiques, sociales, professionnelles, académiques… des passagers, surtout avec la récente ouverture des classes et amphithéâtres. À cela s’ajoute la surcharge dans les bus qui met mal à l’aise les clients. Cette réalité a été mise à nu hier, lundi 17 octobre, aux Parcelles Assainies.

Élève en classe de 1ère S2 au Cours secondaire des Parcelles-Assainies (CSPA) sise à l’Unité 22, Marème Diop reconnaît l’impact négatif des embouteillages sur sa scolarité. «Nous vivons très difficilement les embouteillages, surtout ceux qui habitent loin comme moi, qui réside à Keur-Massar et qui doit quitter là-bas jusqu’à ici», témoigne-t-elle. «Le matin, au réveil, je n’ai pas assez de temps pour arranger mes cheveux à cause des embouteillages monstres occasionnant du retard. Or, il se trouve que certains surveillants ne tolèrent pas les retards», raconte la jeune fille aux tresses longues.

Pour étayer son propos, Marème Diop fait recours à son propre vécu. «Je vais vous raconter une anecdote que j’ai personnellement vécue l’année dernière au lycée « Les Pédagogues ». En raison des embouteillages et le manque de voitures lié à la grève des transporteurs, j’accusais des retards. Un certain M.G, surveillant de son état, refusait souvent de me délivrer un billet d’autorisation d’entrée en classe. Chose qui n’est pas sans impact sur ma vie scolaire», narre-t-elle sur un banc-traverse.

«CERTAINS HOMMES PROFITENT, SANS ELEGANCE, DU BOURRAGE DES MINIBUS POUR COMMETTRE DES ATTOUCHEMENTS SEXUELS SUR LES FEMMES»

Avant de dénoncer la surcharge dans les bus de transports en commun. «Il faut également dire, poursuit l’élève de la 1ère S2, que la surcharge dans les bus en période estivale a littéralement causé mon évanouissement un jour, en 2015, alors que j’étais en partance pour l’école depuis Keur-Massar. La chaleur et la mauvaise odeur étaient trop fortes pour être supportées, (rires…)» «Disons aussi que certains hommes profitent, sans élégance, du bourrage des minibus de transport en commun pour commettre des attouchements sexuels sur les femmes que nous sommes», regrette la Keur Massaroise.

Bintou Kandji est aussi élève au CSPA et habite aux HLM Patte-D’oie. Elle revient sur les problèmes scolaires découlant des embouteillages. «On est très fatigués avec les embouteillages. Les Professeurs se fâchent contre les écoliers à cause des retards entraînés par ces bouchons», déclare Bintou Kandji au bord de la route traversant le CSPA. «Un jour, raconte-t-elle, je suis restée 2 heures dans la circulation, entre liberté 6 et l’école, et j’étais extrêmement fatiguée. Sans omettre le fait qu’au moment des devoirs ou compositions, on se lève à 5H du matin, rien que pour pouvoir arriver à l’heure. On demande à l’Etat de nous aider à résorber ce problème en érigeant, par exemple, des ponts.»

L’apprenant de la classe de Terminale S2 n’a pas manqué de fustiger le bourrage des bus de transports en commun et appelle l’État à intervenir. «Franchement, les minibus devraient respecter le nombre de voyageurs requis. Ils se ‘’gavent’’ de clients, au point que leurs portes ne puissent se refermer. Ce qui n’est pas normal. L’Etat doit régler le problème des embouteillages, mais aussi des bus de transports», plaide la jeune fille élancée, vêtue d’un jean.

LA SURCHARGE DANS LES MINIBUS, L’AUTRE SOURCE DE MALAISE DANS LES EMBOUTEILLAGES

Entrepreneur de son état, Abdou Aziz Pouye est le Président directeur général (PDG) de BVP, une entreprise qui évolue dans le multimédia et l’infographie. Les embouteillages constituent une entrave à son travail, selon lui. «Des fois, on est obligés de marcher à cause des embouteillages. Ce qui nous fait transpirer en cette période de chaleur. À cela s’ajoutent les inondations, les eaux stagnantes, les travaux du BRT (Bus Rapid Transit, Ndlr), les excavations et autres infrastructures routières, qui bloquent les voies et salissent les chaussures et vêtements des gens. Pour éviter d’être en retard, il m’est arrivé à maintes reprises de quitter un transport en commun pour marcher en raison des embouteillages», témoigne le jeune entrepreneur.

«Certes, renchérit-il, ces chantiers visent le développement du Sénégal, même si elles sont sources d’embouteillages et d’entraves à la libre circulation d’autre part. En tout cas, on aurait préféré que les autorités accélèrent les travaux afin que la circulation soit fluide.» Et Abdou Aziz Pouye de nous plonger dans sa propre histoire, en vue d’argumenter. «Je me rappelle du jour où j’étais en partance pour Teungueth, à bord d’un bus bourré de monde. J’ai failli tomber du fait que je ne pouvais pas respirer normalement et que j’avais des vertiges à l’époque. Ensuite, j’ai assisté à scène où une femme a vécu la même horreur dans un bus surchargé», narre le PDG de B.V. Production.

Non sans souligner : «Les transporteurs ne se soucient pas du bien-être des passagers, ils ne sont mus que par le bénéfice. Proportionnellement à l’augmentation de la population, j’aurais souhaité que l’État renforce les moyens de transports en commun, en plus du BRT et les autres moyens», plaide M. Pouye. L’un dans l’autre, les inondations, les embouteillages et la surcharge dans les minibus de transports en commun restent un véritable embarras qui pénalise sérieusement le développement du pays.

 PAPA MOUSSA CAMARA (STAGIAIRE) 

 

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