Forum régional sur la vaccination en Afrique de l’ouest : la recherche de financement pour la pérennisation des actions enclenchée

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Le Sénégal abrite depuis hier, vendredi 17 octobre 2025, un forum régional sur la vaccination en Afrique de l’Ouest organisé par Africa CDC. Il s’agit pour les acteurs d’obtenir un engagement politique et financier de haut niveau en faveur d’un financement national durable de la vaccination en Afrique de l’Ouest.   

Durant trois jours (du 17 au 19 octobre 2025), des experts de la santé, partenaires et organisations se donné rendez-vous à Dakar pour réfléchir sur le mode de financement de la vaccination en Afrique de l’Ouest, afin de lutter contre plusieurs pathologies. A travers un forum, plusieurs thématiques vont être abordées dont  l’examen de la situation actuelle, les lacunes et les opportunités en matière de couverture vaccinale et enfants zéro dose, financement de la vaccination et de la production locale de vaccins dans les pays d’Afrique de l’Ouest, l’analyse des défis spécifiques et identification des approches efficaces pour assurer la continuité́ de la vaccination dans les contextes humanitaires, notamment dans les zones fragiles, instables ou touchées par des conflits.

Selon le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Dr Ibrahima Sy, l’Afrique fait face à de réelles menaces sanitaires liées à l’émergence de maladies zoonotiques, avec de nouveaux pathogènes, les virus, parasites bactéries, qui sont de véritables armes de destruction massive, invisibles et plus redoutables pour l’humanité que les armes nucléaires. Face à de telles menaces, le ministre estime que la vaccination doit continuer à sauver la population africaine de désastres monétaires et aussi à sauver nos économies fragiles.

C’est pourquoi il encourage les acteurs à continuer à investir dans la vaccination, non seulement pour réduire le poids des maladies et des décès, mais également pour améliorer les départements hôpitaux. «Bien que l’Afrique représente 20% de la population mondiale, son industrie de vaccins fournit à peine 0,25% de l’or mondial. Le continent est encore largement tributaire aux régions où l’on vit. C’est dire l’immensité de la tâche qu’il reste à accomplir pour la souveraineté des vaccins de l’Afrique » a-t-il signalé.

Et d’ajouter : «le continent continue d’importer plus de 90% de ses médicaments et 99% de ses vaccins, ce qui le rend extrêmement dépendant de l’aide internationale. Dans la situation actuelle, l’Afrique reste encore vulnérable face à la convergence des maladies infectieuses et continue d’être en grande partie dépendante de l’Europe. Ce soutien extérieur est aujourd’hui largement fragilisé par plusieurs facteurs». Pour le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique du Sénégal, certaines solutions pour y parvenir sont à la portée de l’Afrique. Il s’agit essentiellement de renforcer les capacités de recherche et de développement en Afrique.

Pour Dr Papa Mousse Ndiaye, Directeur Régional PATH, les pays africains sont appelés à penser sur la vaccination. «Vu les récents développements par rapport à l’aide internationale, ce n’est plus un secret que de compter sur l’aide internationale deviendra aujourd’hui de plus en plus difficile. Je crois que tourner vers des financements domestiques serait tout à fait justifié pour assurer la continuité de la vaccination» a-t-il déclaré.

Et d’attester : «il ne s’agit pas de vacciner des enfants d’une année et que ceux de l’année suivante ne le soient pas. Il est important qu’il y ait une continuité et donc la durabilité du financement est une question majeure. Je crois que c’est la responsabilité des pays et pas que les pays, mais également des partenaires qui interviennent pour assurer une couverture vaccinale adéquate.»

Pour Jacques Boyer, Représentant UNICEF/ Sénégal, l’Afrique doit  aller au-delà de la dépendance financière externe et entrer la vaccination comme une priorité budgétaire et stratégique des États.  Une décision qui passe par le renforcement des systèmes de santé, la promotion de la fabrication locale.

Denise ZAROUR MEDANG

 

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