France, carburants : avec la fin des ristournes, les prix à la pompe s’envolent

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La note est salée pour les automobilistes : d’après les chiffres officiels publiés ce lundi, le gazole prend 13 centimes et le SP95-E10 presque 20 centimes en ce début d’année.

L’effet de ciseaux est frappant. Alors que le prix du baril de pétrole Brent baisse (autour de 80 dollars, soit 74,50 euros), les tarifs des carburants à la pompe s’envolent dans l’Hexagone. L’explication est à chercher du côté… de la fin des remises de l’État (10 centimes par litre) et de TotalEnergies (10 centimes également) le 1er janvier, remplacées par une aide ciblée : un chèque de 100 euros versé à 10 millions de Français, les plus modestes, qui ont besoin de leur véhicule pour aller au travail.

Le thermomètre hebdomadaire des prix moyens, publié par le ministère de la Transition écologique ce lundi, a rendu ses chiffres pour la première semaine de l’année : le litre de gazole s’affichait ainsi à 1,90 euro en moyenne la semaine dernière ( + 13,3 centimes par rapport à la semaine précédente), celui du litre de SP95-E10 à 1,83 euro (+ 19,2 centimes). Deux hausses sensibles, alors que les prix étaient stabilisés depuis environ un mois.

Une consommation à la baisse

Certes, certains automobilistes ont pu, ces derniers jours, esquiver la hausse en se montrant prévoyants. « La consommation globale a été moindre, la semaine passé, car de nombreux clients s’étaient organisés en faisant leur plein avant le 1er janvier », explique Francis Pousse, le président des distributeurs de carburant (hors grandes surfaces) au sein du syndicat professionnel de l’automobile Mobilians.

Pour autant, il faudra bel et bien passer à la caisse un jour ou l’autre et les tarifs des grandes surfaces redeviennent — à nouveau — particulièrement attractifs dans ce nouveau contexte. « TotalEnergies, en s’affichant grosso modo au même prix que la grande distribution, avait dilué le marché, décrypte Francis Pousse. Désormais, les grandes surfaces reprennent des parts de marché. »

Si certains d’entre vous ont pu constater, en région parisienne et en province, des stations aux cuves de SP95-E10 vides, pas d’inquiétude, il ne s’agit pas d’une pénurie. « Nous avons les produits », assure-t-on du côté des professionnels. Il s’est agi, ponctuellement, « de difficultés logistiques ».

Reste que ces nouveaux tarifs font s’étrangler l’association 40 millions d’automobilistes. « Le gouvernement pense que les Français se sont habitués à une tarification autour des 2 euros pour le diesel et l’essence, fulmine Pierre Chasseray, le délégué général de l’association. Mais c’est faux ! La réalité, c’est que les automobilistes sont écrasés par le prix des carburants et qu’ils ne tiendront pas l’année 2023 sans une aide fiscale. Souvenez-vous de 2019 par ailleurs (l’année du mouvement des Gilets jaunes, commencé à l’automne) réforme des retraites et carburants autour de 2 euros ne font pas bon ménage. »

Le superéthanol E85 franchit même la barre de 1 euro

Autre fait notable en ce début d’année, le superéthanol E85, carburant autoproclamé du « pouvoir d’achat », fait une poussée remarquée au-dessus de la barre symbolique de 1 euro le litre. Enregistré entre 0,8 centime/litre et 0,9 centime/litre presque toute l’année passée, le voici, en janvier 2023, à 1,08 euro/l sur l’ensemble du territoire. « Et même, dans certaines stations, autour de 1,20 euro/l », observe Pierre Chasseray.

De quoi faire grimacer les 100 000 automobilistes qui se sont équipés d’un boîtier de conversion en 2022, ou les 30 000 acquéreurs d’une voiture superéthanol d’origine. « Le coût au litre reste attractif, mais, incontestablement, ceux qui se sont déjà équipés vont perdre de l’argent par rapport à l’an passé », déplore 40 millions d’automobilistes.

En cause ? Les prix du gaz, nécessaire à la fabrication du superéthanol E85, négociés — pour un an — au pic de la crise ukrainienne. « Par ailleurs, la part d’essence dans le mélange de l’E85 est plus importante en hiver, pour aider le moteur lorsqu’il fait froid, et cela renchérit le coût global », souligne un pétrolier. Le prix à la pompe du superéthanol devrait ainsi baisser aux beaux jours, a priori d’une dizaine de centimes.

leparisien.fr

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