Gagnées par la foi en Dieu, nos larmes ont séché il est vrai, mais les sanglots continuent dans nos cœurs chaque fois qu’est évoqué son nom(Professeur Lat Soucabe Mbow, de l’Université de Dakar)

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Ousmane Tanor Dieng était un homme de bien, certes discret lui-même sur ses bonnes œuvres mais d’une bonté humaine dont nous qui l’avons côtoyé dans la vie privée pouvons témoigner. Le nombre de ses concitoyens qu’il a eu à aider alors qu’il exerçait dans les hautes sphères de l’Etat ne se comptent pas. Ce n’était pas seulement ses amis politiques, ses proches, les populations de son village de Nguéniène ou de Mbour. C’était tous les sénégalais sans distinction d’âge, de sexe, de religion ou d’obédience politique. Nombreux étaient ceux qui, en fin de semaine, guettaient ses sorties sur le Parcours sportif de la corniche non loin d’ici pour le croiser, pour avoir un bref entretien avec lui, pour lui glisser un mot afin de lui exposer leurs préoccupations ou de solliciter de sa part une intervention dans les services publics. Pour cette bienveillance à l’égard de ma modeste personne, qu’il soit élevé au plus haut degré par les Elus dans la félicité éternelle.

Des voix plus autorisées que la mienne ont souligné et loué les mérites du grand commis de l’Etat. De l’homme d’Etat devrais-je dire si le terme n’avait pas été dépouillé de sa véritable signification.

Après sa formation à l’ENAM devenue l’ENA, il est entré dans la diplomatie où il s’est vite fait remarquer par ses qualités intrinsèques : la politesse, la discrétion, le commerce agréable soutenu par une grande culture qui débordait ce qu’il fallait connaître pour les besoins directement liés au travail à la chancellerie. C’est ainsi qu’il s’est fait distinguer par ses supérieurs du Ministère des affaires étrangères qui le proposèrent à la Présidence de la République. C’était du temps du Poète-Président Léopold Sédar Senghor un orfèvre de la langue française, connu pour sa rigueur au travail. Ousmane confirma auprés de lui toutes ses qualités de fin diplomate et de dépositaire d’une belle plume.

Il connut cependant son moment de gloire sous la présidence de Son Excellence Abdou Diouf dont il était à la fois le Ministre d’Etat le plus influent, le Directeur de cabinet chargé des services présidentiels et le second dans la vie du Parti Socialiste.

Il était naturel donc après l’Alternance de 2000 qu’il héritât des décombres du PS. Le mot n’est pas excessif. Il s’agissait de décombres puisque beaucoup parmi les socialistes, et pas des moindres, avaient préféré à une traversée du désert dans l’opposition, prendre congé du Parti à la recherche d’une autre zone de confort dans l’appareil d’Etat passé désormais entre d’autres mains.

En dépit des pressions de toutes sortes, Ousmane Tanor avait fait front avec une inlassable détermination. Avec les camarades qui croyaient encore au parti fondé par Léopold Sédar Senghor, il réussit à redresser la situation dans les rangs du PS. Pour la fidélité à son engagement politique sur lequel il n’a jamais varié, pour cette dignité à laquelle les sénégalais sont, quoiqu’on dise, très sensibles, le cercle de ses admirateurs et sympathisants s’était notablement agrandi. C’est l’une des raisons de la confiance qui existait entre lui et le Président Macky Sall. Car qui sait compter avec le temps et le silence découvre parmi ses relations la personne fiable.

En ce jour marquant le troisième anniversaire du rappel a Dieu de ce grand homme qu’a été Ousmane Tanor Dieng, il est un devoir d’amitié de venir témoigner et de rendre hommage devant sa famille.

Que le Très haut prenne soin de l’âme d’Ousmane Tanor Dieng et l’enveloppe de la plus grande miséricorde. Son souvenir reste impérissable en chacun de ses amis.

 

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