Journée mondiale de la croix rouge et du croissant rouge : la Croix-Rouge sénégalaise initie un plaidoyer pour la protection de l’emblème humanitaire

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La Croix-Rouge sénégalaise a commémoré hier, jeudi 8 mai 2025, la Journée mondiale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, à travers une cérémonie officielle, organisée à son siège de Dakar, autour du thème : «Du côté de l’humanité». Cette journée, qui coïncide avec l’anniversaire de naissance d’Henry Dunant, fondateur du Mouvement, a été marquée par un plaidoyer fort en faveur de la protection de l’emblème humanitaire, de la reconnaissance des volontaires et du renforcement des partenariats.

D’emblée, la présidente de la Croix-Rouge sénégalaise, Mme Bafou Ba, a souligné l’importance de garantir un usage strictement encadré de l’emblème de la Croix-Rouge, en référence à la loi 2005-19 du 5 août 2005, souvent méconnue ou mal appliquée. Elle a rappelé que plus de 300 cas d’usurpation ou d’imitation de l’emblème de l’organisme humanitaire ont été enregistrés depuis 2012 dans des régions comme Kédougou, Ziguinchor, Kolda ou Dakar, malgré les campagnes de sensibilisation menées, avec l’appui du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Selon elle, la multiplication de ces «abus» compromet non seulement la sécurité des volontaires, mais affaiblit aussi la confiance des populations dans l’action humanitaire.

Par ailleurs, la présidente de la Croix-Rouge sénégalaise a attiré l’attention sur les difficultés financières de l’organisation. L’État accorde une subvention annuelle de 15 millions de FCFA, mais la Croix-Rouge réclame, depuis 2021, une augmentation à 50 millions de FCFA, toujours non obtenue. Cependant, elle a reconnu les efforts de l’État, notamment l’intégration de 25 enseignants dans la Fonction publique, la prise en charge des cotisations internationales, et l’inclusion de la Croix-Rouge dans le Pacte de stabilité sociale du 1er mai dernier. Toutefois, face à l’ampleur des missions menées dans 46 départements, elle a réitéré l’appel à un accompagnement plus conséquent.

De son côté, M. Alexandre Claudon de Vernisy, chef du bureau Sahel de la  Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), a évoqué les bouleversements mondiaux qui affectent l’action humanitaire : fragmentation géopolitique, baisse des financements, conflits persistants. Il a alerté sur le nombre croissant de volontaires tués en service, 38 en 2024 et déjà 10 en 2025, soulignant que le personnel médical reste le plus exposé. En ce sens, il a insisté sur l’urgence de promouvoir le langage humanitaire, non seulement dans les institutions, mais aussi au sein des communautés et des familles. “Nous devons reconnaître juridiquement et socialement le rôle unique des volontaires”, a-t-il déclaré.

En outre, la cérémonie a été marquée par l’intervention du Directeur du Service national de l’Education, de l’Information Sanitaire et Sociale, M. Cheikh Sidaty Djimbira, représentant le ministère de la Santé et de l’Action sociale. M. Djimbira a salué une «belle collaboration» entre son service et la Croix-Rouge, estimant qu’action humanitaire et éducation sanitaire sont indissociables. Il a déclaré : «Nos missions se croisent et se complètent : nous informons, nous éduquons, nous protégeons».

À ce titre, il a pris l’engagement, au nom du ministre de la Santé, Dr Ibrahim Sy, de renforcer ce partenariat, notamment à travers la diffusion de messages de prévention, la promotion de l’action volontaire, et la valorisation de la loi de 2005 sur la protection de l’emblème.

SOPHIA MANGA (STAGIAIRE)

 

 

 

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