Le documentaire ‘’Haère, à la source des Bliss’’, un plaidoyer pour le bien-être d’un village de Casamance

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(APS) – Le film documentaire ‘’Haère, à la source des Bliss’’, qui raconte les rites et les mythes de Haère, un village insulaire de la Casamance (sud), est, au-delà son aspect éducatif et artistique, un plaidoyer pour le développement de cette localité bien dotée par la nature mais souffrant de son enclavement et de son manque de services de base, selon son réalisateur, Papa Moctar Sélane.

Cette production de vingt-sept minutes met en exergue ce village situé dans l’archipel des Bliss – ou Biliss -, sur la rive droite du fleuve Casamance, dans la région de Ziguinchor précisément.

Une note de présentation du documentaire présente le village comme ‘’un endroit où la nature garde encore toute sa splendeur et son charme’’, avec ‘’un paysage époustouflant’’, constitué de mangroves, de forêts, de savanes et de rizières. Bliss est entrecoupé de bolongs régulièrement alimentés par le fleuve Casamance et le Diouloulou, un marigot.

L’archipel des Bliss dispose d’un potentiel économique et touristique ‘’énorme mais insuffisamment exploité’’, affirme la même source. Selon elle, la pirogue est le seul moyen de transport qu’utilisent ses habitants.

‘’L’île manque d’infrastructures de base’’, ajoute le document, soulignant que le village est dépourvu d’eau potable et d’un établissement de santé.

Bliss n’a qu’une école primaire pour toute infrastructure scolaire, et ses élèves sont obligés de quitter leur famille pour aller poursuivre leur scolarisation à Niomoune, une île voisine, pour le cycle moyen, à Ziguinchor, Kafountine ou Bignona, pour le cycle secondaire, selon la même source.

‘’La riziculture, la pêche et la récolte du vin de palme sont ses principales activités économiques’’, souligne le texte, ajoutant : ‘’Malgré les affres de l’enclavement et l’influence d’autres cultures, les Haèrois sont solidement ancrés dans leurs traditions.’’

‘’En juin 2017, l’île de Haère organisait pour la première fois depuis 1994, le ‘busëkh’, une cérémonie initiatique [à laquelle] seuls les initiés du ‘boukout’ en âge de se marier ont le droit de participer. Hormis les secrets de la tenue d’un ménage, les jeunes, filles comme garçons, sont initiés aux danses funéraires, des danses exécutées seulement lors du décès d’une personne âgée dans le village’’, explique le document.

Il précise qu’‘’au sortir de l’initiation, les jeunes deviennent responsables et peuvent aider à prendre certaines décisions du village’’.

‘’Je découvre beaucoup de choses…’’

‘’Ce film est un plaidoyer [fait] pour que l’Etat puisse penser à ce village et y dérouler des programmes spéciaux en faveur de son développement’’, a expliqué Papa Moctar Sélane lors d’une projection en avant-première du film documentaire, au Cesti, l’institut de journalisme et de communication de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.

Les populations de cette partie du pays ‘’ne demandent pas grand-chose et méritent une attention particulière de la part des autorités publiques’’, a dit Sélane.

‘’L’Etat ne doit pas se limiter aux îles du Saloum ou au nord du pays. Il doit aussi s’occuper de la partie sud, qui a besoin de se développer’’, a plaidé le réalisateur.

Il a invité les journalistes à aller ‘’beaucoup plus dans le Sénégal profond’’, pour informer le public et les décideurs des conditions de vie des populations.

‘’En regardant ces belles images, je me suis dit que le Sénégal est un beau pays. En organisant des voyages avec les étudiants, je découvre beaucoup de choses que l’on ne peut pas voir à Dakar’’, a souligné le directeur du Cesti, Mamadou Ndiaye.

Journaliste et documentariste, Papa Moctar Sélane, membre de la 33e promotion du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (2002-2005), est le directeur de l’information de la télévision privée 7TV.

Il est auteur de nombreux reportages de télévision et est le réalisateur de plusieurs films documentaires : ‘’De l’or de Sabodala au sud-est du Sénégal au zircon de Nianfrang en Casamance’’, ‘’L’Ancre du souvenir’’ ou encore ‘’Cœur Caro’’, qui rend hommage à l’acteur James Campbell-Badiane (1931-2010

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