
Beijing, la capitale de la République de la Chine, est entre modernité et tradition. Le niveau de développement du pays, visible sur les transports, les logements et les infrastructures, cohabite avec les temples et autres marques du pays. Beijing, témoigne aussi d’une Chine méconnue des autres et qui elle aussi, ne s’est pas trop ouverte à l’extérieur. Pour certains habitants, une personne à la couleur de peau différente attire la curiosité. On y retrouve de la rigueur militaire et le sens de la ponctualité.
Dans la soirée du 25 février 2025, après une journée de vol, perturbée par le changement de fuseau horaire, nous atterrissons à l’aéroport de Beijing, la capitale chinoise. A Dakar, il était 11 heures du matin. L’horloge affiche 17h à Beijing. C’est le début de notre aventure chinoise. Les formalités d’usage remplies, il s’en suit une grande foule de passagers fraichement déparqués des avions. Il restait maintenant à affronter la grande difficulté que consiste la récupération des bagages, puis ensuite prendre un train, suivre ensuite les indications et enfin terminer par une fouille minutieuse des agents de sécurité de l’aéroport. La sécurité à l’aéroport de Beijing est tatillonne, rien ne passe sans être fouillé et scanné à plusieurs reprises. Cette étape franchie, le séjour dans l’empire du milieu peut enfin commencer.
Beijing se découvre alliant tradition et modernité. Même si elle connaît des avancées technologiques importantes, la Chine est restée attachée à ses traditions qui sont visibles dans certains lieux publics. On découvre des édifices dont les formes rappellent le Grand Théâtre de Dakar. Ils surplombent la ville de Beijing et disputent les cieux avec de grands immeubles qui s’étalent un peu partout dans la cité. Le visiteur de la capitale chinoise ne peut manquer de constater l’important dispositif sécuritaire à chaque coin de rue. Des policiers sont partout et parfois même au garde-à-vous. On les assimilerait presque à des statuts tellement ils sont immobiles. A Beijing, les caméras de surveillance sont partout, rien n’est laissé en friche. Des boutiques ouvrent leurs portes sans leurs propriétaires non craintifs de vols. Les clients font leurs achats par paiements électroniques, un mode en plein essor dans les commerces locaux. Les applications de paiements électroniques reliées à des cartes bancaires ont presque pris le dessus sur le paiement en espèces. Les motocyclistes défilent dans la cité, leurs téléphones suspendus à leurs moyens de locomotion. C’est dire donc, qu’ils ne craignent pas les vols à l’arraché. Les motos roulent silencieusement. Il faut aux piétons toute une attention pour les voir venir. Le respect du code la route n’est pas négociable. Chaque usager emprunte la voie qui lui est réservée. Les passages piétons sont bien dessinés, les passerelles dépourvues de toute occupation illégale. La population bien que peu expressive à cause de la barrière linguistique, s’intéresse à l’étranger. On communique par messages transcrits par internet. La personne à la peau noire force l’étonnement, la sympathie parfois même un fou rire lorsque son nom sonne comme du « charabia » ou lorsqu’une expression chinoise est mal prononcée. La différence culturelle est une marque de la ville. Certains filment en cachette l’inconnu. Il n’est pas rare de trouver un chinois qui affirme n’appartenir à aucune religion et ne pas comprendre le pourquoi d’une journée de privation de tout aliment (ramadan), et même du thé, boisson abondamment servie dans les cérémonies. Et pourtant, le ramadan est observé par des nationaux qui prennent d’assaut une mosquée en pleine cité pendant ce mois béni. Les femmes viennent prier habillées en pantalon à cause de la température qui peine à grimper. En ces temps, il fait froid à Beijing. La température descend jusqu’à 9°.
Ponctualité et rigueur
Du 5 au 11 mars 2025, deux évènements majeurs de la vie politique chinoise, la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC) et l’Assemblée nationale populaire, se sont tenus au Palais du peuple à Beijing. Tous deux ont été présidés par le président Xi Jinping. Ils servent à faire le bilan et à dessiner les perspectives de la politique du pays. Ils ont révélé aux visiteurs la rigueur et la discipline chinoises. Tout s’est fait avec attention, y compris la démarche des hôtesses qui de temps à autre, distribuaient du thé aux participants des sessions. Avant d’accéder à la salle où sont organisées les activités, il fallait passer par sept contrôles des forces de sécurité équipées d’outils modernes qui scannent et recensent les entrées et les sorties. Toutefois, ils font leur travail sans zèle, mais avec méthode. Au visiteur qui ne comprend pas le mandarin encore moins l’anglais, les explications se font par des gestes. Le message est ainsi délivré sans encombre. La ponctualité est une marque chinoise. Même le président Xi Jinping ne s’y échappe pas. Ayant présidé l’ouverture et la clôture des sessions, il a rejoint sa place à l’heure indiquée dans le programme, sans une seconde de plus ou de moins. Il quitte aussi les sessions à l’heure indiquée. Le constat fait lors de ces deux sessions est le silence observé par le président Xi Jinping qui n’a jamais pris la parole. Ses seconds ont dirigé les activités en sa présence. La couverture médiatique des grands événements politiques draine du monde. Les médias se bousculent pour avoir les meilleures images. En Chine, les journalistes sont nombreux, très nombreux même. Lors des deux sessions gouvernementales, trois mille accréditations ont été délivrées. Un chiffre qui englobe la presse internationale présente aux deux activités. La presse en Chine est à l’heure du digital également. A part les médias traditionnels, des diffusions en direct sont organisées à tout va par des journalistes très équipés et parfois pourvus d’échelles pour ceux de petite taille. Contrairement à ce qui se fait d’habitude au Sénégal, où la présence de la haute autorité du pays dans une salle, restreint les déplacements, les deux sessions ont été organisées avec une mobilité des journalistes avec l’encadrement vigilant, mais courtois des forces de sécurité.
Fatou NDIAYE (Envoyée spéciale à Beijing)










