Pour le financement du VIH/Sida, la tuberculose et le paludisme en Afrique : des parlementaires en conclave à Dakar

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La capitale sénégalaise abrite depuis hier, mardi 21 octobre, une réunion des présidents des commissions santé de l’Afrique francophone portant sur le financement des programmes de lutte contre la Tuberculose, le Paludisme et le VIH.  

De plus en plus, le financement de la santé est remis sur la table des discussions après le retrait de l’aide internationale fragilisant les acquis dans la lutte contre certaines maladies.  L’Afrique debout, compte s’appuyer sur ses propres ressources pour combler le déficit de financement mais aussi rendre son système plus résilient. Et c’est dans ce cadre que Dakar abrite depuis hier, mardi, une réunion des présidents des commissions santé de l’Afrique francophone portant sur le financement des programmes de lutte contre la Tuberculose, le Paludisme et le VIH. En partenariat avec Global Tb Caucus, les présidents des commissions santé du Bénin, du Cameroun, de la République centrafricaine, de la République du Congo, de la République  Démocratique du Congo, du Gabon, de la Guinée  en plus du Sénégal ont répondu à l’appel ainsi que des représentants de la société civile, des institutions régionales et des partenaires de développement. Pour le ministre de la Santé et de l’hygiène publique, Dr Ibrahima Sy qui a présidé la rencontre, réaliser des systèmes de santé durables requiert des ressources financières conséquentes et pérennes qui passent immanquablement par la mobilisation accrue des financements domestiques. « Seuls 5 % des pays africains respectent l’engagement d’Abuja de consacrer 15 % du budget à la santé, (OMS, 2023) pendant que 44% des ménages contribuent au financement de leur propre santé. A titre d’exemple, le Rwanda est à 15,8% alors que le Sénégal se situe à 10% », fait savoir le ministre. Et d’estimer : « avec la mobilisation de tous les acteurs et les différents appels lancés de Cotonou à Dakar en passant par Abidjan, le financement domestique durable devient un levier sur lequel les pays francophones africains veulent s’appuyer pour réaliser des systèmes de santé inclusifs, résilients avec une offre de soins de qualité respectant l’équité sociale et territoriale».  

Avec l’engagement politique actif des autorités et l’expertise disponible en Afrique, le ministre Sy estime que l’espoir est aussi permis. « Cette présente réunion en est la preuve éclatante. En outre, l’Unité Africaine, à travers CDC-Africa et Auda Nepad, est en train de prendre en charge ces ambitions de nos Chefs d’Etats qui ont décidé de rompre définitivement la dépendance financière relative à la lutte contre les maladies les plus prévalentes en Afrique » a-t-il dit.

Khady Sarr, présidente de la commission santé de l’Assemblée nationale du Sénégal, dans un contexte marqué par le retrait de plusieurs projets de financements, soutient qu’il urge de travailler à obtenir, à l’échelle régionale comme nationale, une stratégie de financement endogène  susceptible de relever substantiellement des plateaux sanitaires dans les différents pays de l’Afrique et de combattre efficacement les efforts consentis pour l’éradication de ces trois maladies infectieuses, le paludisme, la tuberculose et le Vih, les plus mortelles à travers le monde. Au sein de Global Tb Caucus, Virginie Dolama a laissé entendre que les progrès en matière de santé dépendent non seulement des solutions médicales, mais aussi d’une coordination politique, de la solidarité et d’un engagement soutenu.  « En Afrique francophone, nous avons accompli des progrès indéniables dans la réduction du fardeau du VIH, de la tuberculose et du paludisme, en grande partie grâce au partenariat du Fonds mondial et à des plateformes telles que le Global TBI Caucus. Pourtant, ces maladies restent étroitement liées à la pauvreté, aux inégalités et à la fragilité des systèmes » a-t-elle déclaré. Et de préconiser : « le travail de nos commissions parlementaires sur la santé est au cœur de cet effort.   Par le biais de la législation, l’examen budgétaire et du contrôle, nous donnons une force politique aux engagements pris par nos gouvernements en veillant à ce qu’ils se traduisent en bénéfices concrets pour nos concitoyens. »

 

DENISE ZAROUR MEDANG  

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