
« Le passage de la Cedeao des Etats à une Cedeao des peuples implique un changement de paradigme où l’intégration régionale ne repose plus uniquement sur les décisions des gouvernements mais sur la participation active des citoyens ». Ces propos sont de Suzanne Mbodj, présidente du « Club Cedeao » de l’université Gaston Berger de Saint Louis. Elle s’exprimait hier, mardi 25 février, lors du pré-colloque organisé en prélude à la célébration des 50 ans de la Cedeao. Pour arriver à ce changement de paradigme, elle préconise le renforcement de la participation citoyenne en encourageant la mise en place d’assemblées ou de forums pour que les populations puissent s’exprimer sur les politiques de leurs Etats.
Elle a souligné également la nécessité d’accroitre la représentativité au niveau des organisations de la société civile au sein des instances de la Cedeao. En ce qui concerne la libre circulation des personnes et des biens, l’étudiante en Master 2 en paix et sécurité à l’Ugb pense qu’il faudrait faciliter davantage la mobilité des citoyens à travers la suppression effective des tarifs et des barrières. Elle a en outre plaidé pour le renforcement de la médiatisation et de l’éducation à l’intégration au sein de l’institution régionale. « Il s’agit de développer des contenus médiatiques en langues locales, de sensibiliser les populations sur les enjeux de l’intégration régionale et également essayer d’introduire des modules d’enseignement sur l’histoire, sur les valeurs des peuples Ouest africains », propose-t-elle. Elle recommande d’encourager également la participation des jeunes et des femmes dans les instances de décisions nationales, d’essayer de mettre en place des projets, de financer ces groupes afin de renforcer leurs engagements dans la construction de l’intégration régionale. Pour une Cedeao des peuples, elle estime qu’il faudrait une place à l’action. Pour elle, ce projet ne peut se réaliser tout seul. « C’est à nous, jeunes, de le porter, pour transformer cette vision en réalité. Nous devons nous engager. L’intégration ne se décrète pas, elle se construit par et pour les peuples. C’est à nous, jeunes, d’aider la Cedeao à restaurer la confiance qu’elle avait de son peuple et d’atteindre sa mission principale qui est de bâtir la Cedeao des peuples », lance-t-elle à la jeunesse.
Par NDEYE AMINATA CISSE ET MARIAME DJIGO