Pr Alioune Sall, professeur UCAD, membre de la commission du droit international des nations Unies, sur l’état de droit : « Il ne faut pas s’illusionner les vertus de l’état de droit»

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La fondation Friedrich Naumann a procédé ce vendredi au lancement de la deuxième promotion de son institut de formation. Invité à développer le thème de la leçon inaugurale, intitulé : l’état de droit et son évolution, Alioune Sall, professeur à l’Ucad non moins membre du droit international des Nations-Unies, a mis l’accent sur le fait que l’état de droit était devenu une catégorie juridique et politique extrêmement importante dans nos Etats. L’ancien juge qui s’exprimait devant un parterre composé de jeunes leaders politiques, invite cependant à ne pas s’illusionner les vertus de l’état de droit.

Professeur à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, par ailleurs membre de la commission du droit international des Nations Unies, Alioune Sall était invité à développer le thème de la leçon inaugurale lors du lancement ce vendredi de la deuxième promotion de l’institut de formation de la fondation Friedrich Naumann : « Nous avons mis l’accent sur le fait que l’état de droit était devenu une catégorie juridique et politique, aujourd’hui extrêmement importante dans nos Etats. Et que c’est un concept qui n’a pas été le même au fil du temps, puisqu’il a fait l’objet d’enregistrement successif. C’est un concept qui a été perçu dans un premier temps de manière assez formelle, et qui a été par la suite enrichit et qui s’est aujourd’hui même internationalisé », a indiqué le professeur de droit à l’Ucad.

A l’en croire : « La question de l’état de droit est inscrite dans l’agenda d’organisations majeures comme les Etats-Unis. Et on peut même considérer que dans un champ peut être régional, l’état de droit a été réalisé d’une certaine manière. Je pense à un certains nombre de normes en termes de gouvernance politique, qui ont été dégagées par une organisation comme la CEDEAO. »

« Néanmoins, il ne faut pas s’illusionner les vertus de l’état de droit, car pour lui « C’est une notion qui est chargée de façon positive mais aussi, c’est une notion dont l’exaspération et la mauvaise compréhension peuvent déboucher sur des conséquences fâcheuses. Il est évident que la notion de droit porte en elle-même une sorte de culte du droit et d’une sorte de valorisation du mode de régularisation juridique des sociétés », a invité l’ancien juge, précisant dans le même sillage, « qu’une société pouvait parfaitement être régie par des normes non juridiques et qu’il ne fallait pas déboucher sur une sorte de fétichisme de la règle de droit qui pourrait aboutir à des choses que l’on a pu voir se développer dans d’autres sociétés. »

Poursuivant, « Je pense notamment à une sorte de juridictionnalisation outrancière de nos sociétés, dans lesquelles peut-être, à côté de la profusion des règles de droit, se développerait une sorte de société contentieuse. C’est-à-dire des sociétés dans lesquelles tous les problèmes sociaux, tous les problèmes de la vie trouveraient leurs résolutions devant un juge. Ce sont là, des dérives auxquelles on peut assister lorsqu’à l’état de droit, une sorte de respect sans limite et lorsqu’on l’a comprend de façon pas nécessairement critique », a conclu le membre de la commission du droit international des Nations Unies.

OG

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