
Situé au cœur de la commune touristique du Cap Skirring, le poste de santé local, qui polarise cinq grands quartiers, demeure un point de référence incontournable pour les soins de première nécessité. Malgré l’engagement des agents de santé, souvent appuyés par des acteurs communautaires pour des tâches comme la pesée des enfants, la
structure fait face à un manque criant de moyens logistiques et financiers.
Hier, jeudi 24 avril, lors d’une caravane sanitaire organisée par les journalistes en santé, population et développement en partenariat avec la Direction de la santé de la mère et de l’enfant, les difficultés de la structure ont été exposées sans détour. Le besoin d’une aide financière pour assurer le paiement de la facture d’électricité, ainsi que le soutien aux acteurs communautaires, a notamment été souligné.
L’établissement, très fréquenté en raison de sa localisation dans une zone à fort afflux touristique, prend en charge tous types de pathologies. Les cas les plus graves sont systématiquement référés vers le district sanitaire d’Oussouye. Selon Cyril Antoine Bapisseine, infirmier chef de poste, la population couverte par le centre est estimée à 8 060 habitants. Il indique que les infections sexuellement transmissibles sont parmi les affections les plus fréquentes, avec une trentaine de cas mensuels. Une spécificité locale s’y ajoute : de nombreux écoulements cutanés sont recensés.
Le professionnel souligne également la diversité ethnique de la zone, la proximité de l’aéroport et l’activité intense liée à la pêche comme facteurs d’exposition sanitaire. Concernant le VIH, le poste a enregistré un nouveau cas positif cette année. « Nous avons suivi jusqu’à 32 personnes vivant avec le VIH, qui viennent régulièrement récupérer leurs antirétroviraux, dans le cadre du programme national », a-t-il précisé.
Parmi les autres pathologies fréquentes, figurent les varicelles, les vomissements et les diarrhées chez les enfants. Les adultes, eux, consultent principalement pour des douleurs lombaires ou abdominales.
Le chef de poste a saisi l’occasion pour lancer un plaidoyer en faveur de l’acquisition d’une ambulance propre à sa structure. « L’unique véhicule, fourni par la mairie de Diembéring, dessert cinq postes. Son indisponibilité au moment des urgences reste une vraie contrainte. Il nous faut une ambulance dédiée », a-t-il soutenu.
Autre défi majeur : l’approvisionnement en électricité. Depuis l’installation d’un compteur pré-
payé Woyofal par la Senelec, la continuité du service dépend désormais du paiement régulier de la facture. « À défaut, c’est la coupure assurée, ce qui compromet le fonctionnement même du poste », a-t-il déploré.
DENISE ZAROUR MEDANG