
Le gouvernement sénégalais, à travers le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique (MCTN), et l’ADEPME, a lancé conjointement avec le CDEPS, samedi dernier, le Programme de Restructuration Financière des entreprises de presse. Au total, treize entreprises sont éligibles pour ce premier lot de financement.
Douze médias ont été sélectionnés et bénéficient d’un accompagnement financier à hauteur de 288 millions de FCFA, soit 75% d’un budget éligible total de 384 millions FCFA. À cette liste s’ajoute Africome, soutenu dès octobre dernier avec une quote-part de 31 millions de FCFA sur un budget de 41 millions FCFA. Ce qui fait au total treize entreprises de presse.
Les douze (12) autres médias accompagnés dans le dernier comité sont le Groupe Média du Sud, RACECO, Groupe Xenos, Goupe E-Média, Groupe D-Média, Groupe Sud Communications, Almadies Média, 3M Universel (7 TV), Groupe Leral, Pressafrik, Lamp Fall TV, Origines SA. Le montant individuel alloué par entreprise s’élève à 24 millions FCFA en moyenne, pour un accompagnement couvrant les trois quarts des besoins de financement identifiés avec un estimés à 32 millions de FCFA.
Ce programme, amorcé en 2023, s’inscrit dans le cadre du Programme ETER (financé par la Banque mondiale) et du Programme PACE (soutenu par la Banque africaine de développement – BAD). Il vise à redresser financièrement les entreprises de presse, lourdement impactées par la crise du Covid-19, avec des pertes de chiffre d’affaires estimées entre 70% et 90%.
Le président du Conseil Diffuseurs et Editeur de Presse du Sénégal, (CDEPS), Mamadou Ibra Kane, a salué l’initiative. «C’est la première fois que nous bénéficions d’un accompagnement structurant de l’État via une institution publique, avec l’appui précieux de l’ADEPME (Agence de Développement et d’Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises, ndlr).» M. Kane a également souligné l’apport des experts comptables Ibrahima Touré et Aliou Touré dans l’encadrement des dossiers.
Ce soutien financier prend la forme d’une subvention à hauteur de 75% ; les 25% restants étant à la charge des entreprises bénéficiaires. Le dispositif vise «la sauvegarde des entreprises face à leurs créanciers, leur restructuration, leur digitalisation, ainsi que leur relance économique», a précisé Mamadou Ibra Kane. Le CDEPS espère que d’autres médias suivront cette première vague, pour faire du secteur de la presse un pilier économique viable, indépendant et libre.
SOPHIA MANGA (STAGIAIRE) & ID