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Saint-Louis – conséquence de la montée de la crue du fleuve Sénégal : 86 hectares envahis par les eaux à Mboyo dans la commune de Guédé Village (Podor)

Le débordement du Fleuve Sénégal n’a pas été sans conséquence dans le département de Podor et dans la Moyenne Vallée où il a détruit des digues qui ceinturent des Périmètres irrigués villageois (PIV). C’est le cas à Mboyo, dans la commune de Guédé Village, où celles-ci ont cédé sous la montée des eaux du Fleuve Sénégal, qui a atteint vendredi dernier 5,15 mètres à l’échelle située au Quai Elhadji Boubou Sall, endommageant 86 hectares destinées à la riziculture et au maraichage.

La situation de crue consécutive au débordement du Fleuve Sénégal inquiète plus d’un dans la partie Nord du pays notamment dans le département de Podor et dans la Moyenne Vallée. «Alors que les producteurs s’apprêtaient à aller en campagne de maraîchage, dès octobre, (voilà) pour la première fois, que la digue qui protège les Périmètres irrigués villageois (PIV) de Mboyo 1 et Mboyo 2, a cédé sous l’avancée de la crue», se désole Oumar Elhadji Diagne, président du GIE qui réunit les producteurs des deux PIV. Il révèle, avec regret, qu’au total 11 hectares sur 32 exploitables sont sous les eaux. Une situation qui affecte énormément les agriculteurs du village de Mboyo et d’autres localités du département de Podor. «Cette situation peut retarder le démarrage de notre campagne», a regretté le producteur.

Et Aliou Baba Dème, président du GIE qui regroupe les exploitants de ces organisations paysannes, de rappeler que les producteurs des  deux PIV de Mboyo 3 (Vélingara) et de Mboyo 4 (Goumel), vivent la même situation. «Sur un total de superficie exploitable de 45, 47 hectares, en ce moment, les 40 hectares sont inondés à Mboyo 4 ; 20 hectares sont endommagés à Mboyo 3 et 15 hectares complètement sous les eaux à Mboyo 7», a fait savoir Aliou Baba Dème qui ne cache pas du tout leur inquiétude grandissante, vu que «ces PIV sont juste à côté du village et le niveau du fleuve ne cesse d’augmenter chaque jour».

Dans beaucoup de localités du département, la situation est identique, à en croire le directeur de la Délégation de la SAED de Podor, Abou Sall, qui révèle qu’outre les PIV de Mboyo, Démette 4 et 5, actuellement en campagne rizicole hivernale arrivée à maturation, vivent la même situation. Pour sa part, le chef de Zone de Gamaji Saré, Modou Ndione, a rappelé avoir réussi à freiner la progression de l’eau au niveau des 4 hectares qui étaient inondés, sur les 50 hectares emblavés.

En revanche, d’autres producteurs de riz, notamment ceux  de l’Union Wodos, ont subis des pertes énormes, à en croire Ibou Ndiaye, chef du Secteur de Cas-Cas/Saldé qui indique que la campagne rizicole est définitivement perdue pour les trois GIE qui devraient exploiter 50 hectares en tout. «Certains avaient déjà semé les pépinières et se préparaient pour le repiquage des 62 hectares, après avoir contracté un prêt bancaire, tandis que d’autres avaient fini de faire le repiquage sur 42 hectares», a-t-il dit.

Toutefois, M. Ndiaye rassure, par la même occasion, que la situation est suivie avec attention. «Nous suivons la situation de très près. Il faut savoir que cette situation s’explique par la montée de la crue. Mais, par endroits, c’est la pluie accompagnée d’un vent fort qui favorise la progression rapide de l’eau vers les parcelles», a-t-il ajouté.  C’est ainsi qu’un lot important de sacs à terre leur a été remis par la Délégation de la SAED de Podor pour constituer des endiguements, dans le but de freiner l’avancée de la crue.

YVES TENDENG 

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