Sante économique : le Sénégal dans une bonne dynamique

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Fine marge de manœuvre ! Malgré une conjoncture économique mondiale difficile, l’économie sénégalaise se démêle tant bien que mal dans l’Uemoa. De manière globale, le Fonds monétaire international (Fmi) trouve acceptable la santé économique du Sénégal largement soutenue par les performances en recettes fiscales. Toutefois, il (Fmi) exhorte le gouvernement à finaliser le code des marchés publics, à revoir les subventions à l’énergie pour plus de marge de manœuvre budgétaire.

L’économie mondiale bat de l’aile. Le Sénégal qui n’en est pas un, doit faire des efforts supplémentaires pour augmenter sa marge de manœuvre budgétaire. En clair, pour une dette de l’ordre de 75% du Produit intérieur brut, le gouvernement doit faire plus d’efforts budgétaires aux fins d’avoir une marge de manœuvre devant lui permettre de faire face à d’éventuelles situations. « Aujourd’hui, la dette publique du Sénégal est de l’ordre de 75%, avec une marge de manœuvre limitée. Donc, nous exhortons au gouvernement de finaliser le code des marchés publics, de revoir les subventions à l’énergie ». L’économiste d’étayer : « Aujourd’hui, la situation économique est tendue et si elle venait à se détériorer ou à perdurer ou encore si une autre s’y ajoutait, le Sénégal ne s’en sortirait pas facilement. D’où, l’urgence de revoir ses dépenses », a-t-il avisé non sans encourager le gouvernement à doubler les allocations des ménages vulnérables en cash, tout en faisant un bon ciblage.

Finaliser le code des marchés publics

Pour asseoir une politique économique et sociale viable, le Fmi recommande au gouvernement de finaliser d’ici la fin du novembre le code des marchés publics qui, selon le chef de la mission du Fmi qui a séjourné à Dakar du 10 au 15 courant renferme beaucoup d’avancées positives qui, une fois en application peuvent oxygéner les finances publiques et par ricochet réduire la dette publique.

750 milliards de subventions à l’énergie en 2022

Pour ce qui est des subventions allouées au secteur de l’énergie, le Fmi invite le gouvernement à revoir ces allocations. Parce que soutien-il : « Ces allocations participent grandement dans au creusement du déficit budgétaire ». Pour s’en convaincre M. Gemayel rappelle que dans le budget initial 2022, une allocation de « 350 milliards FCFA avait été adopté par l’assemblée nationale au titre des subventions à l’énergie (électricité et produits pétroliers) mais au vu de la situation difficile, marquée par la crise sanitaire (covid-19) et la guerre en Ukraine, les subventions vont augmenter drastiquement pour atteindre les 750 milliards FCFA en fin d’année. Et si rien n’est fait dans le sens de les maitriser, il n’est pas à craindre que le déficit excède « les 7 à 8% du Pib », alerte le chef de mission du Fmi.

Toutefois, il préconise : « Nous avons discuté avec le gouvernement pour voir s’il y a une possibilité de faire passer cette allocation de 350 milliards à 450 milliards FCFA dans le budget 2023. Ce, au regard de l’optimisme affiché en termes de performances dans la mobilisation des recettes et qui sont prometteuses pour 2023 ».

8% d’inflation en 2022

Face à la hausse des prix des matières premières, de l’augmentation des coûts de production et de la hausse des coûts du fret maritime, l’inflation est en nette hausse. Ainsi, selon Edward Gayamel, chef de mission de l’Institution de Bretton Woods, habilité auxquestions de croissance économique, « l’inflation estimée à 8% pour l’année 2022 avec des projections de baisse 3 à 4% en 2023 », a fait savoir le fonctionnaire international.

A la question de savoir est-ce viables les mesures prises par les autorités pour lutter contre la vie chère, l’économiste en chef de la mission dit ceci : « Nous pensons que toutes les subventions de l’Etat surtout celles liées aux produits alimentaires sont nécessaires et importantes dans le contexte actuel ». Toutefois, il explicite :« Nous invitons le gouvernement à faire du bon ciblage de façon à ce que les vrais ayants droit y accèdent, mais aussi que ces allocations soient limitées dans le temps ».

L’économiste Gemayel de souligner pour rassurer : « Toutes nos critiques doivent être prises en compte dans le bon sens pour que lorsque la situation actuelle perdure ou qu’une autre crise survienne que le gouvernement puisse puiser dans ces réserves ».

JEAN PIERRE MALOU

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