Sédhiou – Goudomp dans un dénuement asphyxiant a l’origine de la pauvreté : la voix pathétique de la jeunesse interpelle le président Macky Sall

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Le constat d’une pauvreté ambiante et asphyxiante dans le département de Goudomp s’offre à tout visiteur de cette contrée de l’extrême sud du pays, frontalière à la Guinée-Bissau. Insuffisance d’infrastructures routières et absence de création et de construction de services administratifs, alors que rallier Sédhiou via le fleuve nourrit le stress des requérants de droit à ces prestations. Habib Coly, l’un des leaders de la jeunesse de ce département, a choisi d’élever la voix pour faire entendre leur désarroi à qui de droit.

«La jeunesse du département de Goudomp est aujourd’hui dans une situation impitoyable malgré son soutien manifeste et victorieux à la coalition Bennoo Bokk Yaakaar pendant l’élection présidentielle de 2019 et les élections territoriales de 2022, à l’issue desquelles 14 des 15 communes ont été remportées par la coalition présidentielle». C’est en ces termes que le jeune Habib Coly, acteur du développement local, conseiller municipal et chargé de la Commission apprentissage et insertion professionnelle de la commune de Tanaff a tenu hier, lors d’une déclaration de presse, à faire observer la précarité ambiante qui étrangle le département de Goudomp.

S’adressant directement au premier des sénégalais, il déclare : «nous voudrions rappeler au président Macky Sall, le plus renseigné des Sénégalais, que notre département souffre de tous les maux ; que ce soit dans le domaine de l’éducation, la santé, des sports et des investissements structurants et de la considération pour nos leaders qui ont bien mouillé le maillot durant les élections passées».

Et Habib Coly d’égrener le chapelet des doléances. «Nous réclamons la création d’une Perception municipale à Goudomp, d’un Tribunal départemental, d’un Commissariat de Police et l’ouverture d’une Brigade de gendarmerie pour accroître le besoin en sécurité. Dans cette zone de l’extrême sud du pays, le vol de bétail avec usage d’arme à feu est récurrent ainsi que le petit banditisme transfrontalier. Ces services, une fois installés ici, vont sans doute diminuer le dur labeur de nos populations à l’obtention des documents administratifs du genre casier judiciaire», souligne-t-il.

Dans un tout autre registre, mais toujours sur le développement local, Habib Coly, conseiller municipal et chargé de la Commission Apprentissage et Insertion professionnelle de la commune de Tanaff, tient à faire observer la précarité ambiante qui étrangle le département de Goudomp. «Nous sollicitons également la construction d’un Centre culturel digne du nom et autres espaces de production artistiques pour l’éclosion de jeunes talents, ainsi que des Centres de formation pour dessiner de belles perspectives à nos jeunes qui, à l’image de la masse juvénile désespérée, se jettent dans l’océan à la recherche de mieux être. Ici, dans le département de Goudomp, des lycées sont certes créés, mais jamais construits. Ce sont, au fait, des collèges transformés ou améliorés».

DES PROJETS ET PROGRAMMES ATTENDUS POUR ASSOUVIR LA FORTE DEMANDE

Enfin, poursuit Habib Coly, sur un ton de plaidoyer toujours, «nous souhaitons aussi l’intervention des projets et programmes de développement comme le Programme d’urgence de modernisation des axes et territoires frontaliers (PUMA), le Programme d’urgence de développement de la Casamance (PUDC) ou encore de l’ANRAC (Agence nationale pour la relance des activités économique en Casamance)».

Aussi relève-t-il la formation et le financement des femmes et des jeunes en mode «fast-track» pour combattre la pauvreté. Pour le développement de la zone, «nous avons besoin des pistes bitumées comme l’axe Sandiniéry/Tanaff et Farim. Dans le département de Goudomp, le dénuement est tel que nous sommes tentés de croire que nous ne sommes vraiment pas de Sénégalais à part entière mais entièrement à part et parfois assimilables à des voisins de la Guinée-Bissau», s’est-il indigné, sous forme de boutade.

Moussa DRAME

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