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Traitement réservé à l’avocat Juan Branco : le coup de gueule des avocats de Sonko

Les avocats d’Ousmane Sonko sont montés au créneau pour dénoncer, jusqu’à la dernière énergie, le traitement réservé à leur confrère, Juan Branco, venu de France pour s’associer à eux dans le cadre de la défense de leur client. «C’est une attaque contre la profession d’avocat», dénonce Me Ciré Clédor Ly, qui accuse l’Etat d’avoir amputé la défense d’Ousmane Sonko.

De son côté, Me Cheikh Khoureyssi Ba, qui  répondant à la rumeur selon laquelle l’avocat français, Juan Branco, aurait des accointances avec le leader du parti Pastef et La France Insoumise (LFI), lâche : «C’est un ‘’gros mensonge’’ de dire qu’il a des liens avec Sonko, La France insoumise. Il faudrait que les gens renouent avec l’honnêteté».

Engagé dans la défense d’Ousmane Sonko, dans le cadre du  procès en diffamation contre le ministre Mame Mbaye Niang, Me Juan Branco, a été refoulé, dès son arrivé hier,  à l’aéroport Blaise Diagne de Diass (AIBD). Les autorités sénégalaises lui ont refusé l’entrée dans le territoire nationale et le séjour à Dakar.

Un acte rigoureusement dénoncé par ses confrères sénégalais qui, jusqu’à présent s’inquiète de sa situation : pour «la défense entière de tout l’univers, c’est une attaque contre la profession d’avocat, le fait qu’on ait brutalisé et retourné manu-militari notre confrère qu’on arrive à joindre. On ne sait même pas dans quel avion on l’a mis et où est-ce qu’on l’a débarqué. On a empêché à la défense d’exercer une profession», fulmine Me Ciré Clédor Ly.

Me Ly considère que cet acte est perpétré contre l’ensemble de la défense : «Ce n’est pas une attaque ni contre Sonko, ni contre nous seuls, mais contre, en fait, l’ensemble de la défense. Et il n’appartient pas à un Etat de choisir qui va venir défendre un citoyen et qui ne doit pas venir défendre un citoyen».

Poursuivant, l’avocat du leader de Pastef accuse l’Etat d’avoir amputé la défense de son client : «Nous avons pu voir que l’Etat a laissé entrer, dans le territoire national, un avocat étranger venu pour la partie civile et cet avocat est dans la salle. Et au même moment, il a amputé Ousmane Sonko de la défense dont il  s’était choisi. Donc, il est manifeste que c’est un précédent.»

Même son de cloche chez Me Khoureyssi Ba qui qui exprime son indignation. «Ce qui est arrivé à notre excellent confrère, Juan Branco, nous remplit d’indignation et de colère», lâche-t-il.

Avant d’expliquer : «Nous sommes dans une procédure à Abuja, devant la Haute Cour de justice de la CEDEAO ; entre avocats, quand nous travaillons ensemble, on se donne les coups de fils. Il y a des dossiers qui intéressent les uns, les autres. Il n’est pas venu par la pression, il n’est pas venu par la force. Nous devions l’accueillir avec honneur, avec fierté. Nous savons qu’il peut apporter un plus qualitatif».

Et de préciser : «C’est pour dire que Juan Branco, c’est moi-même qui l’ai recruté. C’est un gros mensonge, de dire qu’il a des liens avec Sonko, La France Insoumise. Il faudrait que les gens renouent avec l’honnêteté. Mais je voudrais insister sur ce point : Sonko ne connaissait Juan Branco ni d’Adan ni d’Eve.  Et je peux même ajouter : il ne le connaissait ni de dents ni de lèvres. Il faut qu’on arrête de diaboliser Ousmane Sonko. Il a d’autres préoccupations que de s’allier avec le diable. Si tant est que ce garçon est le diable, ce garçon est l’un des valeureux avocats du barreau européen, dans le monde actuel», a-t-il dit, répondant aux questions des journalistes sur d’éventuels accointances entre l’avocat français et le leader de Pastef.

Et de marteler : «Il s’est fait expulser, sans même un acte administratif. Il s’est fait expulser par l’Etat, dans des conditions que nous déplorons.»

Ousmane GOUDIABY

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