Hamas : l’AFP obligée de s’expliquer devant les Sénateurs français

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AA / Ankara

L’Agence France Presse (AFP) subit de fortes pressions en France pour ne pas utiliser le qualificatif d’organisation terroriste en parlant du Hamas, accusée ainsi d’être un « vecteur de la montée de l’antisémitisme ».

Le PDG de l’Agence France-Presse, Fabrice Fries, a été entendu, mardi, lors d’une audition devant le Sénat.

La polémique concerne la couverture par l’AFP de la guerre entre Israël et le Hamas qui perdure depuis le 7 octobre.

L’AFP est critiquée, selon ses détracteurs, d’avoir une ligne éditoriale plutôt « propalestinienne », notamment en n’utilisant pas le terme « terroriste » pour parler du Hamas.

Ce choix serait « vecteur de la montée de l’antisémitisme » en France, selon les critiques les plus sévères.

L’audition du PDG de l’AFP, filmée par Public Sénat, a été reprise par de nombreux médias français.

Fabrice Fries, entendu donc par la commission de la Culture, de la Communication et de l’Éducation du Sénat, s’est élevé contre « ces accusations folles ». « C’est grave et infamant », a-t-il ajouté.

« Ces accusations sont folles, elles ne sont pas que des propos de plateau de télévision puisqu’un élu de la République, un député, les a reprises à son compte », a-t-il dénoncé.

Ces propos visaient le député Meyer Habib (apparenté Les Républicains), dont la circonscription des Français de l’étranger recouvre Israël. Meyer Habib avait affirmé sur le réseau social X que « l’antisémitisme pouvait parfois se retrouver à l’Agence France-Presse ». Des propos que le député n’a « pas retirés » malgré une requête en ce sens de l’AFP, selon Fabrice Fries. « Donc nous allons porter plainte », a-t-il annoncé pendant l’audition au Sénat.

Reconnaissant la légitimité d’un débat autour de la couverture du conflit, Fries a défendu la politique rédactionnelle de l’AFP de ne pas reprendre à son compte, hors citations, le qualificatif de « terroriste ».

« Cette consigne a plus de 20 ans et s’applique à tous les mouvements, sans exception, Boko Haram, État islamique, Al Qaïda … j’en passe », a fait valoir Fabrice Fries.

Et d’expliquer : « On ne s’adresse pas au grand public, on s’adresse aux médias. Les médias veulent des choses extrêmement précises. Concernant le qualificatif de terroriste pour le Hamas, le ‘sud global’, ne reconnait pas le Hamas comme une organisation terroriste. Ça compte ! Donc on dit : ‘le Hamas, qui est reconnu organisation terroriste par l’UE, les États-Unis et Israël … et qui par ailleurs ne reconnait pas le droit d’Israël à exister ’».

Et de s’offusquer : « Bon sang où est le problème ? Les médias sont assez grands pour faire ce qu’ils veulent derrière ! ».

Le patron de l’AFP a néanmoins voulu être clair sur les attaques du Hamas du 7 octobre.

« A aucun moment on ne nie les atrocités du 7 octobre. Même lors des attentats de Charlie sur notre sol (..) le débat était tranché en ce sens, il n’y a pas eu de polémique », a-t-il insisté.

Fries a par ailleurs reconnu que l’AFP a fait une erreur « en ne consacrant pas de dépêche en français le jour même à une projection des images des massacres perpétrés le 7 octobre par le Hamas ».

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