Aliou Cisse, sélectionneur des «lions» : «Concentrés à relever ce défi»

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Jouer en équipe. Mettre l’accent sur le collectif. C’est ce que prévoit de démontrer Aliou Cissé avec l’entrée en lice ce lundi 21 novembre, des Lions dans la coupe du monde de football Qatar2022. Surtout avec l’absence de la star Sadio Mané, forfait pour raisons de blessures.

«Un plaisir d’être là. Ce qu’on attend de ce match là c’est de bien débuter. Il est très important pour nous. C’est bien d’entrer dans cette compétition de la meilleure des façons. Essayer de faire un bon résultat qui nous mettra dans cette compétition dans les meilleurs auspices».

Absence de Sadio Mané

«Je suis tout d’abord peiné pour le garçon. Au-delà de l’équipe nationale, c’est surtout sa santé qui compte. Bien sûr qu’on ne cache pas l’importance de Sadio Mané pour l’équipe nationale du Sénégal. Comme la plupart des entraîneurs, il constitue son équipe autour de son ou de ses meilleurs joueurs. Nous lui souhaitons un prompt rétablissement, qu’il revienne dans les meilleures conditions pour qu’il puisse continuer à faire son travail correctement. Mais, au moins, il y a un groupe, un collectif qui est là avec des joueurs expérimentés et des jeunes joueurs prêts à relever le défi. Il nous est aussi arrivé de jouer des matchs sans Sadio Mané même si c’est vrai que ce n’était pas des matchs d’envergure comme celui qui nous attend contre les Pays-Bas. L’état d’esprit est bon et tous les gars sont concentrés à relever ce défi-là».

Etat d’esprit

«Le premier match dans une compétition de cette envergure est très importante. Face à nous se trouve une très bonne équipe des Pays-Bas. Mais l’expérience de 2018, les différentes CAN emmagasinées et ce statut de Champion d’Afrique nous réconfortent et nous donnent de la confiance. Nous sommes véritablement confiants».

Sénégal toujours vainqueur lors de son premier match

«Quand on regarde aussi, la Hollande a toujours bien débuté ces rencontres au Mondial en gagnant. Nous espérons avoir la même chance qu’on a eu en débutant pratiquement toutes les compétitions qu’on a eu à faire en gagnant ce premier match depuis que je suis à la tête de cette sélection».

Différence entre football européen et africain

«Nous sommes ce que nous sommes. Et je crois que nous devons rester ce que nous sommes. Nous avons des valeurs, une identité. Il ne s’agit pas de copier ce que les autres font mais essayer d’avoir une identité, un style de jeu qui nous colle par rapport au prototype de joueurs qu’on a. On ne peut rien inventer. Tout le monde le connait le style du Sénégal. J’espère qu’on continuera à avoir ce style qui nous va très bien. Il ne s’agit pas de recopier mais surtout rester nous-mêmes».

Stratégie face aux Pays-Bas sans son meilleur joueur

«Le football, c’est un ensemble. Ce sont des périodes dans un match où il faut être costaud défensivement, jouer dans les transitions. Mais on a aussi de la qualité technique pour être dans la possession. Ce sont tous ces ingrédients qu’il faudra mettre dans ce match».

Similarités avec Louis Van Gaal

«Louis Van Gaal est une référence mondiale. On n’a plus à le présenter. Sa discipline tout le monde la connait. Mais le football de haut niveau est fait de discipline et de rigueur. Nos joueurs sont habitués à jouer dans cette discipline et cette rigueur».

Convocation de Moussa Ndiaye

«Il est difficile de remplacer Sadio Mané mais nous avons actuellement quelques soucis d’ordre administratif avec un joueur qui joue à ce poste sur ce côté gauche. Moussa Ndiaye on le connaît, c’est un garçon qui évolue avec nos jeunes catégories. C’est un joueur très prometteur. On a décidé de le faire venir. C’est très bien pour lui et pour notre équipe nationale. Nous lui souhaitons la bienvenue».

Cas Ismail Jakobs

«Tous les scénarios sont envisagés. C’est un groupe homogène et équilibré. J’espère que les problèmes administratifs vont se régler rapidement et que Jakobs nous rejoindra pour le prochain match. Mais, on a un groupe où on a misé sur une certaine polyvalence qui fait qu’on peut échanger et il n’y aura pas de soucis pour remplacer Ismail Jakobs»

Leçons de 2018

«Quatre ans sont passées. Quand j’ai pris l’équipe en 2015, on a eu la chance de jouer une Coupe du monde en 2018 alors qu’on était restés 16 ans sans y aller. Quatre ans après, je pense qu’on a emmagasiné de l’expérience. On a eu à jouer de très gros matchs. On est champion d’Afrique. En allant en Russie, on ne l’était pas. Aujourd’hui, on est champion d’Afrique. On est qualifiés pour une deuxième fois consécutive à cette Coupe du monde. D’autres joueurs nous ont rejoint, des joueurs de très grande qualité, pour renforcer notre groupe. On a aujourd’hui un peu plus de certitude. J’ose espérer que les erreurs qu’on a commises en Russie, nous ne les commettrons pas parce que notre équipe est beaucoup plus expérimentée et habitué de ces grands rendez-vous».

La blessure de Sadio Mané

«Ce forfait de Sadio Mané n’affecte pas seulement les Sénégalais. C’est le monde entier qui a été affecté. Je dirais même que c’est tout un continent, voire le monde du football. Il ne faut pas oublier que nous parlons de quelqu’un qui a récemment été deuxième meilleur joueur sur le plan mondial. Il représente effectivement le Sénégal, le continent africain. Mais, il représente surtout le football mondial. Mon téléphone n’a pas arrêté de sonner depuis pratiquement 15 jours. J’ai reçu des messages de partout. C’est vrai que c’est triste pour nous, mais aussi pour le garçon. Nous lui souhaitons un bon rétablissement et qu’il puisse retrouver son travail dans les meilleures conditions Nous prions pour lui ».

Etat d’esprit de votre groupe et les ambitions pour ce mondial 2022

«Je suis à ma cinquième compétition, à savoir trois CAN et deux coupes du monde. En tant que joueur, j’ai aussi participé à une Coupe du monde. Je crois que je suis le seul technicien africain à avoir cette chance. Le football de haut niveau est fait d’appréhensions et de pression. Il n’y a pas de certitude et c’est ce qui fait son charme. Je pense aussi que c’est une opportunité, un privilège d’être là. Je suis très heureux d’être à ce niveau aujourd’hui. A nous de faire le travail comme nous devons le faire sans aucune appréhension ou état d’âme. Nous sommes confiants et notre passé nous donne beaucoup de confiance. Nous gardons cette humilité qui fait notre équipe, mais nous restons quand même ambitieux pour cette coupe du monde».

La situation d’Edouard Mendy à Chelsea

«Tous les joueurs qui sont là aujourd’hui sont de véritables compétiteurs. Maintenant comme j’ai eu à le dire, une équipe de football, c’est avant tout un entraîneur qui vient avec ses choix et ses décisions. Ça n’enlève en rien les qualités d’Edouard Mendy qui, il y a quelque temps, était considéré comme un des meilleurs gardiens de cette planète  et il ne faut pas l’oublier. Je n’ai aucun doute sur ses qualités. Et durant cette coupe du monde, il aura l’opportunité de montrer véritablement qui il est et surtout le niveau qu’il a, par rapport à son football. Nous lui souhaitons une bonne compétition. Nous savons qu’il est un homme de challenge».

Les installations pour le mondial

«Comme vous l’avez souligné, j’ai eu la chance de parcourir le monde en tant que joueur et entraîneur. Mais je peux dire que nous avons trouvé au Qatar de belles installations. Et pour un footballeur ou un entraîneur, le plus important, c’est de trouver des terrains de qualité. Nous avons trouvé des gens accueillants et c’est cet engouement dont le football a besoin. C’est aussi une manière de montrer que dans cette partie du monde le football est pratiqué. Tout ce qui existe en Afrique, Asie ou encore en Europe, doit avoir ici ; en tout cas c’est tout le mal que je souhaite à ce pays. Je peux vous assurer que nous sommes très bien installés. Les hôtels sont magnifiques, de même que les terrains. Les gens sont extraordinaires».

Une idée sur Qatar, prochain adversaire du Sénégal

«Le Qatar organise la compétition et va évoluer chez lui. Mais pour le moment, nous préférons nous focaliser sur la Hollande, notre adversaire de ce lundi ; notre philosophie, c’est d’aborder les matchs, les uns après les autres. Nous allons donner à fond contre les Pays-Bas, avant d’aborder la rencontre contre le Qatar. Et je pense que ce sera le moment idéal pour donner votre avis sur le Qatar qui est une équipe que nous respectons énormément».

La solution, face à une équipe qui joue en 3-5-2

«Je pense que nous avons rencontré des équipes qui jouent avec ce système. Nous avons eu à jouer le Zimbabwe de la même manière lors de la CAN 2022.  C’était également le cas de la Guinée, du Malawi ou encore le Cap-Vert. Ce sont des systèmes que nous connaissons. Mais ce qui est important, c’est de nous focaliser sur nous, de ce que nous sommes capables de faire. A partir de là, je sais que tous les ingrédients seront réunis pour bien répondre à ces équipes qui jouent en bloc».

Réorganisation de l’équipe, après le forfait de SADIO

«Donner la chance aux jeunes joueurs, non ! Je pense que Krépin n’est plus un jeune joueur. C’est quelqu’un qui est là depuis deux ou trois ans. Les jeunes joueurs, je dirai que c’est plutôt les Jackson Mendy, Ilimane Ndiaye. Mais aujourd’hui que ce soit Boulaye, Famara Diédhiou, Ismaïla Sarr, ce sont tous des joueurs capés. Ce qui est plus important ici, c’est d’avoir une complémentarité entre ces garçons-là. De plus en plus, ils ont l’habitude de jouer ensemble. J’ai une profondeur de banc qui me permet d’apporter des correctifs, au moment opportun».

La déclaration de Eto’o sur le sacre prochain du Cameroun au Qatar !

«Ce que j’aime chez Sammy (NDLR : Samuel Eto’o), c’est son optimisme, son côté compétiteur. Et je crois que là-dessus, on est tous les deux d’accord sur ça. Maintenant, gagner, ça ne se décrète pas. Je crois que nous, notre philosophie est de jouer match après match. Tous les matchs sont difficiles et il faudra les préparer, les uns après les autres. Avant d’aborder la finale, il faut d’abord faire face aux Pays-Bas, jouer ensuite le Qatar, sortir des poules. A partir de là, on va voir ce qui va se passer. L’Afrique, il y a 20 ou 30 ans, ce n’est plus la même chose. Aujourd’hui, nous avons des joueurs qui évoluent dans les plus grands championnats du monde. Ils jouent avec des Hollandais, des Brésiliens. Et s’ils sont à ce niveau, cela veut dire qu’ils ont de la qualité. Ce qui est important, c’est surtout de ne pas nourrir de complexe et essayer de donner le meilleur de nous-même ».

Absence probable de Memphis Depay !

«Je n’en sais rien. Ce qui est certain, c’est que nous allons jouer sans Sadio Mané. Ce que je peux dire, c’est que la Hollande est une équipe dotée de talentueux joueurs comme Gakpo, De Jong, De Ligt, Van Dijk, Malacia ou encore Dumfries. Ce sont des joueurs qui ont le niveau mondial. Mais nous, ce qui nous intéresse, c’est surtout de nous concentrer sur nous, de bien débuter ce match, mais aussi de bien le terminer».

BUTEURS AU MONDIAL

A qui le tour le prochain tour?

Ce qui est sûr est qu’au sortir d’une victoire du Sénégal sur les Pays-Bas, il y aura un ou des nouveaux buteurs qui s’ajouteront à la liste. Les deux canonniers en Coupe du monde, encore en activité sont tous les trois absents pour l’édition de Qatar. Sadio Mané, Mbaye Niang et Moussa Wagué avaient inscrit les buts sénégalais au Mondial 2018. Aujourd’hui ils suivront le Mondial à la télé. Si Sadio Mané est forfait pour cause de blessure, les deux autres ont été tout simplement zappés l’actuel sélectionneur des «Lions». A ces trois s’ajoutent ceux qui avaient ouvert la liste en 2002. Une liste commandée par feu Pape Bouba Diop  avec trois réalisations. Il est suivi de Henri Camara  avec deux buts puis Fadiga et Salif Diao avec chacun une réalisation.

De Nos Envoyés Spéciaux à Doha (QATAR) : Abdoulaye THIAM et Khalifa Ababacar GUEYE

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