Cherté de la vie : la CSA entre complaintes et sollicitations

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La Confédération des syndicats autonome du Sénégal (Csa) a appelé l’Etat à généraliser la hausse des salaires dans le secteur public. Elle a outre déploré l’organisation ces derniers moments de la lutte syndicale pour la revalorisation des acquis. Une déclaration faite hier, jeudi 10 novembre sur la réflexion à des solutions pour renforcer le pouvoir d’achat des travailleurs.

Le Secrétariat Exécutif Permanent (SEP) de la confédération des syndicats autonome (Csa) a organisé une conférence de presse hier, jeudi 10 novembre sur les luttes des travailleurs, la cherté du coût de la vie, la revendication d’augmentation des salaires dans le secteur privé sur quelques aspects de la vie interne de leur centrale. Sur l’augmentation des salaires intervenus ces derniers mois dans de nombreux secteurs de la fonction publique, la Csa s’est réjouie de ses acquis. Pour le secrétaire général permanent, Elimane Diouf, «ces acquis historiques ont été le fruit de longues luttes entre autres et notamment, des travailleurs de l’éducation et de la santé, pour un système indemnitaire et de rémunération juste et équitable».

Il a en outre appelé le chef de l’Etat à étendre ces augmentations salariales aux travailleurs de tous les secteurs de la Fonction publique qui n’en bénéficient pas encore. «C’est le cas des travailleurs salariés de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, des collectivités territoriales, des PLATS (Personnel Administratif, Technique et de Service) des Universités publiques et ceux exclus de l’application dans les hôpitaux» a-t-il fait remarquer.

Et d’appeler le Gouvernement «à augmenter substantiellement le prix d’achat de l’arachide dans cette campagne de commercialisation à venir au regard des nombreuses difficultés vécues par le monde rural».

Par-delà la fonction publique, le Bureau confédéral a estimé qu’il est tout aussi nécessaire de procéder à une augmentation généralisée de salaires dans le secteur privé et une baisse de la fiscalité sur les salaires. « C’est le coût élevé de la vie qui commande une telle exigence. Nous exhortons la Coalition de Centrales Syndicales du Sénégal (CCSS) à engager les luttes multiformes pour la satisfaction de ces revendications devenues primordiales, au regard de l’effondrement du pouvoir d’achat des travailleurs dans un contexte d’inflation galopante», a indiqué M. Diouf.

Déroulement des luttes syndicales

Le Bureau confédéral de la CSA, tout en saluant la combativité des travailleurs en lutte dans divers secteurs publics et privés dans la période, a déploré au cours de cette conférence de presse que les luttes se déroulent dans la dispersion, sans aucune coordination.  A cet effet, le Bureau fédéral de la Csa a appelé les centrales syndicales a constitué un large front regroupant tous les secteurs en lutte.

Néanmoins, il a exprimé sa solidarité profonde et son soutien total à la mobilisation et à la grève dans tous ces secteurs pour la justice et l’équité dans le traitement salarial.

Dans cette perspective, le Bureau Confédéral de la CSA, a engagé le Gouvernement du Sénégal à entreprendre toute réforme utile pour la relance, sans délais, des services de la poste.  Il est attendu également selon les acteurs de cette conférence l’implication de l’Etat pour la résolution des conflits en court à SEN’EAU, à l’ONAS, à la SETER, au niveau du secteur Tertiaire. Les camarades de Elimane Diouf ont aussi exigé du gouvernement l’application de l’accord sectoriel intervenu en 2021 sur la semaine de 40H dans le secteur de l’hôtellerie et la restauration, tout en appelant à une large concertation, sans exclusive, autour des réformes du secteur de l’énergie notamment dans la filialisation de SENELEC où le gouvernement devrait attendre l’exploitation effective du gaz et du pétrole pour avoir une meilleure visibilité.

Concertation sur la cherté de la vie

Le bureau confédéral de la CSA dit avoir marqué sa surprise, son étonnement et son indignation devant l’absence des centrales syndicales à la concertation nationale pour la baisse des prix des produits et services de première nécessité. En effet, Elimane Diouf a estimé que les syndicats de branche tout comme les centrales syndicales ont toujours été et restent à l’avant-garde du combat pour la défense et l’amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs et des populations en général. C’est pourquoi, la CSA a condamné «énergiquement l’ostracisme injustifiable dont les centrales syndicales ont été victimes dans cette concertation de la part du Gouvernement. Il le met en garde contre de telles pratiques provocatrices».

Néanmoins, la CSA a apprécié à sa juste valeur les résultats obtenus à travers les 11 mesures de baisse des prix de produits et services. «Tout en saluant ces mesures, nous invitons les autorités à mettre en place le dispositif nécessaire pour l’application et le contrôle continu de ces mesures. Concernant la baisse du loyer, la CSA propose la baisse des prix des matériaux de construction (ciment, fer, bétons) afin de favoriser un meilleur accès au logement aux travailleurs», a renseigné Elimane Diouf.

Et de renchérir : «dans le même esprit, la CSA encourage le Gouvernement à maintenir sa politique de subvention des produits et services de première nécessité, face à la volonté manifeste du FMI et de la banque mondiale d’exigence de «la vérité des prix» qui signifie sans aucun doute, la paupérisation plus massive et profonde des travailleurs et des couches populaires au profit des seuls bailleurs extérieurs».

Denise ZAROUR MEDANG

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