Macky Sall répond aux medias étrangers : «Je ne mérite pas cette campagne internationale, et je la dénonce de façon rigoureuse»

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Le président de la République, Macky Sall, n’a pas apprécié le traitement que la presse étrangère lui a réservé suite à sa décision de stopper le processus électoral en renvoyant sine die le scrutin présidentiel. Il a profité de son face à face avec la presse sénégalaise hier, pour solder ses comptes.  

« Je ne mérite pas cette campagne internationale, et je la dénonce de façon rigoureuse. Je suis un homme libre, un Africain, et un démocrate. Je n’ai violé aucune règle pour aujourd’hui me retrouver dans cette campagne nauséabonde qui est entretenue pour créer la tension et la déstabilisation de mon pays». Dixit, le Président de la République, Macky Sall, qui désapprouve la vague de réprobation des médias étrangers suite au report de la présidentielle.

Et d’ajouter, «toute une campagne de presse est aux antipodes de ma pratique de démocrate depuis je suis à la tête du pays». Macky Sall dit aussi qu’il n’a jamais fait montre d’une volonté de confisquer le pouvoir qui pourrait justifier la position de la communauté internationale. «Je suis venu en gagnant les élections. Je viens de l’opposition. C’est moi qui ai proposé la réforme pour fixer définitivement la limitation du mandat et la durée du mandat du président de la République. Quand j’ai été élu, le mandat était de 7 ans. C’est moi qui ai proposé de ramener le mandat à 5 ans. J’ai refusé d’être tenté par un troisième mandat. J’ai été très clair. Je l’ai dit le 3 juillet. Je l’ai répété le 3 février 2024. Pourquoi on veut dire et faire dire avec des moyens importants de la presse internationale que le président de la République veut s’agripper au pouvoir. Si telle était ma volonté, j’aurais été candidat. J’ai renoncé à tout. J’ai construit mon pays».

Ce qui fallait faire à son avis est, « venir d’abord à la source, voir exactement ce qui se passe au lieu de suffire de commentaires qui condamnent de façon péremptoire, très violente le président de la République du Sénégal».  Se disant peiné par la salve de critiques, le président Macky Sall estime qu’aucune loi n’a été violée.

«Personne ne peut dire que le président de la République en abrogeant le décret n’était pas dans ses droits. Le conseil a dit ce décret a été adossé à une loi qui elle-même est annulée, le Conseil est dans son rôle. Nous sommes dans un dialogue des Institutions. Le Sénégal est un véritable état de droit. L’Assemblée Nationale a joué sa partition. Elle est la seule à voter des lois et elle l’a fait. Le Conseil constitutionnel est le seul juge des lois constitutionnelles. Il a joué sa partition. Le Président de la République en tant que chef de l’Exécutif a pris acte et a décidé de mettre en œuvre les décisions du conseil, c’est ça l’Etat de droits ! »

A quelques semaines de son départ de la magistrature suprême, il se félicite du soutien de la communauté internationale. «Je les remercie et je pense qu’ils continueront à donner la même attention à mon successeur et j’ai souhaité d’ailleurs lors de la dernière assemblée générale de l’Onu que mon successeur soit accompagné de la même façon par la communauté internationale.  Faire que la concorde règne ».

Libération d’Ousmane Sonko et de Bassirou Diomaye Faye

Face à journalistes, Macky Sall n’a pas exclu la libération d’Ousmane Sonko et de Bassirou Diomaye Faye s’estimant être disposé à tout faire pour que la tension politique baisse. Il a récusé toutefois, l’absence d’enquêtes sur les morts pendant les manifestations.

«Devant le juge d’instruction, il y a énormément de dossiers qui sont en cours. Il ne faut pas qu’on dise qu’il n’y a pas d’enquêtes. Ce n’est pas conforme à la réalité. Chaque fois qu’il a eu un décès, le procureur a ordonné une autopsie pour déterminer les circonstances du décès. Il y a plusieurs dossiers en cours sur les événements de ces dernières années ». Il a aussi réfuté les allégations de tortures dans les prisons sénégalaises disant que, «sans preuves, de tels faits, ne sauraient être acceptés».

Fatou NDIAYE

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