Pr Abdou Rahmane Thiam, chef du département science politique à l’Ucad : «Si F24 embouche la même trompette, ce n’est que l’histoire qui bégaie»

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« Les usages des réseaux diplomatiques à des fins de luttes politiques ont déjà été observés dans l’histoire politique du Sénégal. Nous nous souvenons de la date du 21 octobre 1998 lorsque le Président Abdou Diouf, alors premier chef d’État d’Afrique francophone à s’exprimer devant les députés à l’Assemblée nationale française présidée par Monsieur Laurent Fabius, s’est fait attaquer à travers une mobilisation de l’opposition sénégalaise devant le Palais Bourbon pour dénoncer les pratiques de son régime. Un tour dans les chancelleries occidentales s’en était suivi. Cette position a été reproduite contre le Président Abdoulaye Wade par le M23 lorsque la question du troisième mandat a été agitée en 2011.  Aujourd’hui si  F24 embouche la même trompette, ce n’est que l’histoire qui bégaie. Comment cette stratégie de F24 pourrait-elle être perçue par l’opinion ? D’abord, il faut dire que cette démarche peut se comprendre, en raison des interdictions de ses manifestations, des causes de ses mobilisations et des limites de ses stratégies de mobilisation. Ainsi, les positions sur la stratégie adoptée par  F24 ne peuvent qu’être partagées, vu la configuration politique actuelle. Certains légitimeraient cette stratégie en termes d’adhésion à une cause juste comme d’autres la percevraient d’un autre œil, compte tenu de l’externalisation de la lutte qui met en relief les limites de cette plateforme dans sa lutte au niveau national ».

NANDO CABRAL GOMIS

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