Accidents dans les lieux de travail : la santé sous la menace des vieux édifices

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Des édifices des établissements sanitaires menacent ruine dans plusieurs localités du Sénégal. Certains accumulent des défaillances techniques dans le domaine de l’électricité. Des manquements qui conduisent, le plus souvent, à des drames comme ce fut le cas à Linguère, Tivaouane, entre autres.

 Plusieurs bâtiments d’établissement de santé sont dans un état de délabrement très avancé. Des fissures sont notées un peu partout sur les murs.  Les plafonds sont sur le point de décoller. Les services les plus touchés demeurent les salles de consultation ou encore la maternité. Si au District Centre de Gaspard Kamara, dans la région de Dakar, beaucoup de services ont été rénové, comme la maternité et la pédiatrie, avec la construction d’autres bâtiments pour répondre à la demande des malades, des salles de consultation sont restées dans un état pitoyable et c’est le service externe qui est le plus touché. Au niveau des Hlm, le poste de santé de Hlm2 a été délocalisé, le temps de le réhabiliter.

Si ces édifices ont la chance d’avoir une seconde vie, d’autres sont toujours dans le besoin. Des services des établissements menacent ruine et ce phénomène est plus frappant dans les régions où encore le plus souvent ce sont des services réhabilités qui sont livrés. Et si le travail n’a pas été bien fait, on retombe dans la même situation qu’avant.

Hormis cet état de délabrement inquiétant des édifices de santé publique, il y a le problème des installations et des branchements de courant conduisant souvent à des épisodes de court-circuit. Cette situation a conduit à des pertes en vies humaines. Et le dernier cas en date reste l’incendie de l’hôpital Abdou Aziz Sy  Dabakh de Tivaouane où onze (11) bébés ont perdu la vie, calcinés par les flammes, au mois de mai dernier.

On se rappelle aussi de la mésaventure de Linguère où, en avril 2021, au service de néonatologie de l’hôpital Magatte Lô, le décès de six (06) bébés dans des conditions similaires à celles déjà évoquées avait suscité émoi et consternation généralisés. A rappeler que cet incident est survenu le 24 avril 2021. Le feu proviendrait de la table chauffante, dotée de six lampes d’une puissance de 60 watts chacune, selon la Senelec dont l’expertise a été sollicitée dans cette affaire. Le rapport d’enquête faisait état de «négligence criminelle».

Face à ces défaillances, des vies qui pouvaient être sauvées s’effritent, des cœurs meurtris, des espoirs s’envolent. Malgré tout, loin de tirer les leçons pour que plus jamais pareils incidents inhérent surtout à la négligence ne se reproduise, le drame est toujours présent et guette la moindre occasion pour pointer son nez.

Le personnel soignant n’est pas aussi à l’abri de tels catastrophes. Il est le plus exposé, puisque ces travailleurs passent plus de temps dans ces lieux que les malades. En danger permanent, il s’y ajoute que la majorité de ces nommés ne bénéficient pas de couverture médicale ou encore sont des contractuels. En cas d’incident, la responsabilité de leur prise en charge revient à leur famille et ils ne bénéficient pas d’avantages. Un véritable phénomène d’exposition pour la majorité du personnel soignant qui, dans les coins les plus reculés, travaille avec les moyens du bord pour satisfaire les besoins des populations, au péril de leur vie.

Denise ZAROUR MEDANG

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